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«Raisonnance», pour faire le pari de la finesse

Par yves-guezou

Pierre Birlichi, un importateur privé de vins fins

Écouter l’importateur Pierre Birlichi parler de son amour pour le vin, c’est retrouver l’écho de Depardieu dans Cyrano de Bergerac. La passion à l’état pur, quoi!
«Mes premiers souvenirs avec le vin remontent à l’âge de quatre ans, raconte Pierre Birlichi, un importateur privé de vins fins installé au Québec depuis 2001.
À l’époque, j’avais passé une journée entière au Château Margaux. On avait eu un plaisir fou à jouer dans les tonneaux moi et une dizaine d’autres gamins.»

Il faut dire qu’à la naissance, la tradition de son Bordeaux natal voulait qu’on trempe les lèvres et les mains des bébés naissants dans le champagne, ceci dans l’espoir que l’enfant puisse gagner sa vie avec le Verbe ou qu’il sache faire quelque chose de ses dix doigts. Pierre Birlichi n’a pas échappé au rituel de sa grand-mère, tout comme la plus jeune de ses trois filles. Ce qui n’empêche pas ses aînées de déceler les odeurs de miel, citron et pamplemousse qui se dégagent des vins blancs que papa leur fait humer même si celles-ci n’ont que 7 et 5 ans…

Vers l’âge de 10 ans, Pierre est fasciné de voir son grand-oncle réussir à tout coup les dégustations à l’aveugle qui avaient lieu un dimanche sur deux à la maison familiale: rive droite, rive gauche, appellation, propriété, millésime. Une chose impossible à réussir de nos jours. «Le vin s’est mondialisé, explique l’importateur. Mais sans ces vins du nouveau monde (Australie, Cali­fornie, Argentine, etc), ces saveurs exubérantes qui ont rendu le produit moins austère, nous n’aurions pas pu attirer une nouvelle clientèle. En 2003, rappelle l’expert, il se consommait davantage de bière que de vin au Québec. Mais depuis 2004, c’est l’inverse. Et systématiquement, les gens vont développer leur goût pour aller vers des produits de plus en plus fins.»

Un peuple de connaisseurs

Estomaqué par l’extraordinaire diversité des produits offerts à la SAQ, Pierre Birlichi affirme sans ambages que les Québécois figurent désormais parmi les peuples les plus connaisseurs du monde. «En même temps, malgré les nombreux efforts faits dans le but de trouver des produits de spécialité, la diversité a tout de même été standardisée. L’expression du terroir a été atténuée pour plaire au nouveau monde.»

Avec Raisonnance, Pierre Birlichi espère justement offrir la vérité de ces terroirs. À ce titre, l’importateur affirme posséder le plus beau catalogue de grands Bordeaux au Canada. À voir des clients comme le Chat Botté, le Refuge, l’Auberge du Lac Morency, le Château Beauvallon, on est tenté d’y croire.
«Nos vins sont là pour soutenir la gastronomie, explique l’expert. Sinon, à quoi ça sert que des Normand Laprise se décarcassent pour nous offrir leurs meilleurs mets?»

Aux dires de ce passionné, l’ensemble des vins du catalogue Raisonnance se résume en trois mots : finesse, élégance, équilibre. Le Domaine Montrose, goûté au Marché de Val-David samedi dernier, possédait en effet chacune de ces qualités. Après tout, n’a-t-il pas été élu meilleur rosé d’importation privée par les Fidèles de Bacchus?
(Pierre Birlichi sera de retour au Marché de Val-David en septembre. Dégustations sur place. Pour informations, commmande@raisonnance.nnet ou 514-295-4981)

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