|

Revitalisation du centre-ville adélois: une commerçante en colère

Par andre-berard

Nicole Tardif, propriétaire des Moulées du Nord, ne cache pas sa colère face à la menace d’expropriation qui plane depuis plusieurs années au-dessus de son commerce situé à l’angle des rues Pierre-Péladeau et Sigouin. La propriétaire de cette boutique pour animaux, qui en 2004 s’est vue remettre un trophée de la Chambre de commerce de Sainte-Adèle pour le meilleur service à la clientèle, reproche à la Municipalité d’adopter une attitude méprisante envers une commerçante adéloise qui remporte un vif succès auprès des Adélois et aussi des clients de l’extérieur.

Nicole Tardif dit être tenue dans l’ignorance la plus totale concernant le plan réel des responsables du projet quant à l’avenir de sa boutique située dans le quadrilatère visé par le projet de revitalisation de l’Îlot Gri-gnon. Depuis plusieurs années, le commerce est sous le coup d’un avis de réserve, une procédure qui précède l’expropriation et qui, comme son nom l’indique, impose une réserve sur un bien immobilier, interdisant durant sa durée toute construction, amélioration ou addition sur l’immeuble qui en fait l’objet. Les préjudices occasionnés par ce type de mesure qui paralyse une entreprise en limitant son développement sont nombreux. Récemment, une information colportée par la rumeur annonçait l’intention de la municipalité de construire la nouvelle bibliothèque municipale à l’emplacement des Moulées du Nord: «Nous apprenons, par nos clients de surcroit, que l’on projette d’installer la bibliothèque à la place de notre commerce. Au début, il ne s’agissait que de ouï-dire, mais aujourd’hui, en consultant le site Internet de la Ville, l’information se vérifie.» Le plan B de revitalisation de l’Îlot Grignon, obtenu par Accès, place en effet la bibliothèque municipale à l’angle des rues Pierre-Péladeau et Sigouin.

Les doléances de Nicole Tardif visent la méthode adoptée par la Municipalité dans son dossier: «Personne n’est venu me voir pour m’expliquer ou m’informer de quoi que ce soit concernant mon commerce. C’est comme s’il n’existait pas», lance la commerçante qui ne cache pas son agacement devant cette approche qu’elle juge pour le moins cavalière. Elle ajoute: «Lorsque l’on parle de “l’angle Pierre-Péladeau et Sigouin”, on omet de préciser qu’il y a un commerce à cet endroit, qu’il s’appelle Les Moulées du Nord, et qu’il créer plusieurs emplois.» Nicole Tardif soutient que jusqu’à maintenant, personne n’a daigné se présenter à son commerce pour discuter ou simplement tenter de s’entendre de gré à gré, comme il est d’usage dans de telles situations: «C’est une attitude de mépris de la Ville envers un de ses commerçants», clame-t-elle avec conviction. Joint au téléphone, le maire Claude Descô-teaux confirme que l’on étudie en effet la possibilité d’installer la bibliothèque à la place des Moulées du Nord, mais souligne que «rien n’est coulé dans le béton.» Au moment d’écrire ces lignes, la propriétaire du commerce avait tenté à plusieurs reprises de joindre le maire Descoteaux, sans succès.

Selon Nicole Tardif, l’emplacement de son commerce est en partie tributaire de son succès: «Quand nous avons ouvert, en 2000, nous étions situées sur la 117. Depuis que nous sommes ici, notre chiffre d’affaires a sextuplé.» La commerçante s’inquiète des conséquences qu’une expropriation aura sur sa boutique: «Pourquoi tuer un commerce en pleine santé, dont la croissance est continue? Pourquoi installer la bibliothèque justement ici, à la place des Moulées du Nord, alors qu’il existe d’autres places disponibles dans le même quadrilatère?»

Avant d’acheter la bâtisse qu’elle louait et qui était sous le coup d’un avis de réserve, le maire Jean-Paul Cardinal aurait affirmé à Nicole Tardif, alors qu’elle exprimait ses réticences relativement à l’achat de l’immeuble, qu’il n’avait pas l’intention de déplacer son commerce: «Nous ne sommes pas là pour nuire aux commerçants», aurait alors dit le maire démissionnaire. Nicole Tardif soutient qu’à cette époque, le maire l’aurait même félicité «d’avoir fait quelque chose de bien avec un emplacement qui était mort.» Notons que Nicole Tardif a toujours consenti à se plier aux critères d’esthétisme qui seront établis pour le projet de revitalisation du centre-ville «mais nous ne pouvons rien entreprendre avec cet avis de réserve qui pend au-dessus de nos têtes.»

Les Moulées du Nord effectue plus de 23 000 transactions annuellement. 25% de sa clientèle provient de l’extérieur (Montréal, Val-David, Saint-Donat, Sainte-Agathe, etc.). La boutique, fréquentée par la colonie artistique, est qualifiée par les représentants en produits pour animaux comme une des trois plus belles boutiques du genre au Québec. Avec un chiffre d’affaires qui représente le double des boutiques similaires, les Moulées du Nord emploie cinq personnes et honore 2500 cartes de fidélité. De plus, le commerce offre une vaste gamme de produits québécois. Ainsi, plusieurs fabricants d’accessoires pour animaux, notamment des nichoirs spécialisés pour canards, chauve-souris, etc., distribuent leurs produits à la boutique du 459 Pierre-Péladeau. Des chiffres et des faits qui poussent certains observateurs à se questionner sur l’intérêt de ralentir et de menacer un commerce qui fonctionne à plein régime et qui attire une clientèle – souvent fortunée – à l’endroit même où l’on souhaite créer de l’achalandage et où l’on prévoit installer des boutiques qui, forcément, bénéficieront du pouvoir d’attraction des Moulées du Nord.

Lundi dernier, Nicole Tardif rencontrait un avocat spécialisé en expropriation afin qu’il analyse son dossier. Le projet de revitalisation du centre-ville adélois soulève depuis Selon Nicole Tardif, l’emplacement de son commerce est en partie tributaire de son succès: «Quand nous avons ouvert, en 2000, nous étions situées sur la 117. Depuis que nous sommes ici, notre chiffre d’affaires a sextuplé.» La commerçante s’inquiète des conséquences qu’une expropriation aura sur sa boutique: «Pourquoi tuer un commerce en pleine santé, dont la croissance est continue? Pourquoi installer la bibliothèque justement ici, à la place des Moulées du Nord, alors qu’il existe d’autres places disponibles dans le même quadrilatère?»

Avant d’acheter la bâtisse qu’elle louait et qui était sous le coup d’un avis de réserve, le maire Jean-Paul Cardinal aurait affirmé à Nicole Tardif, alors qu’elle exprimait ses réticences relativement à l’achat de l’immeuble, qu’il n’avait pas l’intention de déplacer son commerce: «Nous ne sommes pas là pour nuire aux commerçants», aurait alors dit le maire démissionnaire. Nicole Tardif soutient qu’à cette époque, le maire l’aurait même félicité «d’avoir fait quelque chose de bien avec un emplacement qui était mort.» Notons que Nicole Tardif a toujours consenti à se plier aux critères d’esthétisme qui seront établis pour le projet de revitalisation du centre-ville «mais nous ne pouvons rien entreprendre avec cet avis de réserve qui pend au-dessus de nos têtes.»

Les Moulées du Nord effectue plus de 23 000 transactions annuellement. 25% de sa clientèle provient de l’extérieur (Montréal, Val-David, Saint-Donat, Sainte-Agathe, etc.). La boutique, fréquentée par la colonie artistique, est qualifiée par les représentants en produits pour animaux comme une des trois plus belles boutiques du genre au Québec. Avec un chiffre d’affaires qui représente le double des boutiques similaires, les Moulées du Nord emploie cinq personnes et honore 2500 cartes de fidélité. De plus, le commerce offre une vaste gamme de produits québécois. Ainsi, plusieurs fabricants d’accessoires pour animaux, notamment des nichoirs spécialisés pour canards, chauve-souris, etc., distribuent leurs produits à la boutique du 459 Pierre-Péladeau. Des chiffres et des faits qui poussent certains observateurs à se questionner sur l’intérêt de ralentir et de menacer un commerce qui fonctionne à plein régime et qui attire une clientèle – souvent fortunée – à l’endroit même où l’on souhaite créer de l’achalandage et où l’on prévoit installer des boutiques qui, forcément, bénéficieront du pouvoir d’attraction des Moulées du Nord.

Lundi dernier, Nicole Tardif rencontrait un avocat spécialisé en expropriation afin qu’il analyse son dossier. Le projet de revitalisation du centre-ville adélois soulève depuis son annonce beaucoup de questions qui restent sans réponses. Selon l’administration Descoteaux, il est temps d’avancer: «Le projet de l’Îlot Grignon a fait l’objet, depuis quelques années, de nombreuses études et consultations. Nous sommes convaincus comme conseil de ville que pour le bien de notre ville le temps est venu de passer à l’action.» Sentiment qui de toute évidence n’est pas partagé par l’ensemble des citoyens et des commerçants. Certains observateurs se demandent à quelle de-mande répond ce projet:«alors que l’on ne compte plus les locaux commerciaux déserts, ne vaudrait-il pas mieux concentrer les efforts à consolider les acquis, plutôt que de déplacer le problème? Les commerçants du vrai centre-ville de Sainte-Adèle, celui des rues Morin et Valiquette, devraient s’inquiéter de ce qui s’en vient», souligne un commerçant qui souhaite garder l’anonymat. Selon des documents obtenus par Accès, 19 immeubles sont visés par l’imposition d’un avis de réserve. Le total des valeurs uniformisées de ces immeubles s’élève à 4 450 920$. Ce montant n’inclut pas les valeurs commerciales ni d’éventuels dédommagements qui pourraient être consentis par le tribunal administratif du Québec (TAC).

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *