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Rien n'empêchera le conseil municipal de réaliser son projet

Par Journal Accès

Aménagement d’une place publique à l’entrée du village

«Le Regroupement des citoyens de Val-David n’est jamais content de ce qu’on fait parce qu’il veut se faire du capital politique. Le conseil municipal a été élu par les citoyens. Nous avons des projets et nous allons les mettre en œuvre!»

Voici en substance ce qu’a déclaré le directeur général de la municipalité de Val-David, Serge Pourreaux, après que les coûts de réalisation – estimés par l’administration entre 5 000 et 10 000$ – aient été soulevés. «Ces gens critiquent des hypothèses qui ne tiennent pas la route [en parlant du projet d’aménagement d’une place publique à l’entrée du village]. Je ne sais pas ce que vous voulez savoir, mais vous cherchez des  »bibittes » là où il n’y en a pas.»

Le président du Regroupement des citoyens de Val-David (RCVD)René Boisvert, relativise. «Nous ne sommes pas contre le fait que la ville veuille faire quelque chose à cet endroit pour rendre l’entrée du village plus accueillante. On est plutôt en désaccord qu’elle démolisse le garage parce qu’on sait que le terrain est contaminé et qu’en creusant, les polluants pourraient s’envoler dans l’air. Les élus prennent un gros risque pour l’environnement ainsi que la santé des citoyens», lance-t-il.

Le conseil municipal a adopté une résolution en janvier dernier dans l’optique de louer le terrain où se trouvait l’ancienne station-service Pétro-Canada. Celle-ci est fermée depuis une quinzaine d’années.

Un emplacement de valeur

La municipalité n’a aucunement l’intention de devenir propriétaire de ce terrain abandonné. «On n’est pas prêt à acheter cet endroit parce que le terrain est d’une très grande valeur. Cela se justifie par son emplacement puisque la route 117 est un excellent endroit pour implanter un commerce», explique M. Pourreaux.

Les dirigeants municipaux veulent plutôt démolir la bâtisse pour y installer de la verdure, quelques affiches et une sculpture. «On espère que le projet sera prêt avant l’arrivée des touristes pour la prochaine saison estivale», déclare pour sa part la responsable des communications, Suzanne Gohier. Par courriel, cette dernière a indiqué que la mairesse Nicole Davidson, estimait n’avoir rien à ajouter.

Qui doit payer?

Mme Gohier ne comprend pas la réaction du RCVD. «Le regroupement craint que la municipalité doive défrayer les frais de décontamination du sol, explique-t-elle. L’entente avec le propriétaire est d’aménager le terrain afin d’embellir l’entrée du village. On n’a aucunement l’intention de creuser la terre, ce qui n’engagera pas de frais supplémentaires.» Mais le RCVD ne voit pas cela du même œil. «Dépolluer le terrain impliquera un coût. Qui va payer? Ce sont les citoyens avec l’argent de leurs taxes», soutient M. Boisvert. Ce dernier se réfère à un article de la loi 72, votée en 2003 et qui modifie la Loi sur la qualité de l’environnement et d’autres dispositions relativement à la protection et à la réhabilitation des terrains: «Toute personne qui a ou a eu la garde d’un terrain contaminé, à titre de propriétaire, de locataire ou autre, pourra être tenue responsable de la réhabilitation de ce terrain».

Selon le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), une étude de caractérisation a démontré, en 2002, qu’un commerce pouvait s’installer sur ce terrain, au coin de la route 117 et de la rue de l’Église.

«Dans le cas présent, la municipalité peut ne pas être tenue de faire décontaminer le sol, selon ce qui sera fait sur le terrain», explique la relationniste du MDDEP, Sophie Roy.

Elle ajoute que le ministère n’a reçu aucun avis de projet de la part de la municipalité. «Peut-être que le promoteur n’est pas très avancé dans ses démarches, mentionne-t-elle. Il attend sans doute qu’elles soient complétées avant de nous faire part de son projet.»

Projet improvisé?

Dans ce projet, le Regroupement des citoyens de Val-David sent l’improvisation. «Lors de la séance du conseil municipal, j’ai questionné les élus sur le coût du projet. On m’a répondu environ 6 000$ sans compter les fleurs et ces choses-là. Ça démontre bien qu’ils n’ont aucune idée précise sur l’aboutissement du projet», fustige René Boisvert.

Du côté de l’hôtel-de-ville, on affirme que les démarches concrètes entourant cet aménagement ont débuté un peu avant les fêtes, sans toutefois pouvoir préciser de dates, alors que des résidents questionnaient l’administration sur ses intentions. «Plusieurs options sont étudiées depuis ce temps», a simplement indiqué Mme Gohier.

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