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Sentiers illégaux à Val-David

Par Thomas Gallenne


Réponse à un dérapage incontrôlé

 

François Trudeau croit que la découverte de sentiers et d’installations de bois pour la pratique du vélo de montagne, dans le parc régional Val-David – Val-Morin est le symptôme d’une situation plus complexe, à laquelle des solutions simples pourraient s’appliquer. Cet ardent défenseur de la pratique du vélo de montagne sait de quoi il parle, pour avoir voyagé de part le monde, à la découverte des plus beaux spots de vélo de montagne. Et il reste convaincu que le plus bel endroit est sous notre nez.

Porte-parole du Runmsl (Regroupement d’usagers non-motorisés de sentiers des Laurentides) et représentant de l’ADSVMQ (Association pour le développement des sentiers de vélo de montagne du Québec) pour les Laurentides, 

François Trudeau est catégorique: «Le RUNMSL déplore et condamne toute installation et aménagement effectués  dans une zone de conservation clairement identifiée, précise-t-il. Il ne devrait y avoir aucune activité humaine». Il nuance toutefois ses propos. Selon lui, cet événement ne résulte pas de comportements de cyclistes qui cherchaient à poser des gestes illégaux. «Le problème vient du fait que les sentiers proposés dans le secteur, ne répondent pas aux besoins des pratiquants, explique M. Trudeau. Cela prend une variété de sentiers offrant différents niveaux de difficulté. Et les acteurs locaux doivent prendre conscience que le vélo de montagne est une tendance lourde et est là pour rester. Si les sentiers sont bien faits, selon les normes de l’IMBA (International mountain biking association), en respect de l’environnement, sécuritaires et offrant des défis, ce genre d’événement auquel on a assisté disparaîtra. Et cette approche facilitera la tâche autant des gestionnaires que des propriétaires.» 

 

La région des Laurentides a, selon François Trudeau, tous les éléments pour devenir la plus grande destination de l’est de l’Amérique du Nord, en terme d’activités de plein air, dont le vélo de montagne fait partie. «Les références mondiales en la matière, tels que Fruita au Colorado, Lac Tahoe en Californie, Moab en Utah ou les Alpes en France, possèdent trois ingrédients essentiels, poursuit l’expert en la matière. Les zones de conservation, la villégiature et les sports de montagne. Tous ces endroits sont passés par les étapes que l’on traverse en ce moment. Ce qu’on vit là, ça fait partie du processus pour trouver des solutions.» Le « travailler ensemble » est, toujours d’après lui, à la base des pratiques gagnantes qu’il suffit d’appliquer pour aménager des sentiers et les gérer. Cela inclut les autorités locales, les groupes de conservation écologique, les usagers, les gestionnaires de sentiers et les propriétaires terriens. Plus près de nous, dans le Vermont, des lieux comme Kingdom Trails à Burke, ou encore Stowe sont des exemples de réussite. «L’exemple de Stowe est d’autant plus intéressant qu’il y a 7 ans, ils étaient dans la même situation qu’ici, poursuit François Trudeau. Aujourd’hui, cette destination touristique offre un réseau de sentiers diversifiés et cartographiés. Le village fourmille de gens ayant à cœur le plein air et les activités de montagne.» Que ce soit le vélo de montagne ou les autres sports, il est important selon M. Trudeau de structurer et d’encadrer ce genre d’activités, et surtout de travailler tous ensemble, sinon le problème des sentiers illégaux persistera.

 

 

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