À plus de 100 km/h sans freins!
Par Journal Accès
Les adeptes du skateboard ne sont plus seulement confinés aux skateparks. Depuis environ une dizaine d’années, les friands de vitesse peuvent être rassasiés grâce au longboard. Et un des meilleurs Québécois dans cette discipline est
Nicolas Desmarais, un résident de Val-David, qui sera du circuit de la Coupe du monde cette saison. Par Mathieu Laberge
Nicolas a commencé à pratiquer ce sport au début des années 2000. Le planchiste a fait ses premières armes en snowboard, où il était un adepte des épreuves alpines, notamment en slalom géant en parallèle. Ce sont des contraintes financières qui l’ont fait bifurquer vers ce sport où seuls les téméraires sont présents.
«Je n’avais pas assez d’argent pour me payer des participations à des camps d’entraînement pendant l’été, alors j’ai décidé de descendre dans la rue en skateboard en contournant des cônes. C’était bien, sauf que les cônes ont rapidement pris le bord et je me suis concentré seulement sur la descente», explique en riant celui qui est originaire de Sherbrooke.
Après quelques entraînements, Nicolas a vécu son baptême de course à la défunte épreuve Top Challenge disputée sur le Mont Royal, à Montréal. «J’y ai vraiment pris goût. Une fois que l’on maîtrise sa planche, l’adrénaline est la même que n’importe quel sport. C’est par contre un peu plus élevé en compétition étant donné que l’on course en même temps que d’autres compétiteurs», précise le kinésiologue qui est spécialisé en préparation physique.
En compétition, les descendeurs sont à quelques centimètres les uns des autres. Et à des vitesses qui peuvent atteindre les 100 km/h! Pas pour rien que les athlètes sont vêtus de combinaisons et de casques de motocyclistes afin de se protéger des chocs et des déchirures qui pourraient survenir à la suite d’une chute.
Oui, le sport est extrême, sauf que le descendeur est loin de se comporter en cow-boy comme il l’indique: «Si je repousse ma limite, je le fais un ou deux centimètres à la fois. Seul dans une descente, je n’ai pas peur. En compétition, il y a quatre personnes qui veulent amorcer un virage en même temps que toi. Il faut contrôler son dérapage et appréhender ce que feront les autres.»
Le casse-tête de l’entraînement
Un des principaux défis auxquels les athlètes de longboard de vitesse doivent faire face est de reproduire des simulations de compétition en entraînement. Contrairement aux compétitions qui se déroulent en circuit fermé, les planchistes s’entraînent sur la voie publique.
«Nous devons être respectueux, sauf que le sport est de plus en plus populaire. Avant, nous n’étions qu’une dizaine et là, nous sommes environ une cinquantaine. Il faut responsabiliser les nouveaux pratiquants afin qu’ils portent leur casque et qu’ils fassent des descentes en contrôle.»
À ce sujet, le vétéran athlète qui a démarré un club de snowboardcross au Mont-Blanc souligne qu’il a eu des discussions avec les policiers. «Nous leur expliquons ce que nous faisons et ils voient que nous ne sommes pas des amateurs.»
Le planchiste ajoute qu’il n’a jamais reçu de contravention. Par contre, il aurait pu en recevoir une s’il avait égalé sa pointe de vitesse en compétition: 115km/h!
Nicolas Desmarais sera en action à la fin mai pour une qualification de Coupe du monde en banlieue de Vancouver. Par la suite, il sera présent aux Coupes du monde disputées sur la côte ouest, en Europe et en Amérique du Sud.