FC Boréal

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Perdre pour apprendre à mieux gagner

Ève Ménard, collaboration spéciale – Les responsables rassemblent les médailles pour la remise. « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu ce son-là. » Oui, ça faisait longtemps! Quatre ans pour être plus précise.

Le mardi soir 4 avril dernier, le FC Boréal U-18 A, division 1, a remporté le championnat LLL (Laurentides, Lanaudière, Laval). Cette équipe regroupe les villes de Saint-Sauveur, Sainte-Adèle, Prévost, Saint-Hippolyte et Saint-Colomban. J’en fais partie depuis que j’ai 13 ans. Or, certaines filles se suivent depuis leur tout jeune âge. Étant pour la majorité en 5e secondaire, les choses changeront dans la prochaine année. Cette finale, c’était notre dernier match toutes ensemble.
Les dernières saisons n’ont pas toujours été de tout repos. À l’été 2014, nous sommes montées en AA où les victoires étaient rares et nous finissions au bas du classement. L’an passé, nous voilà revenues dans le A pour la saison d’hiver. Nous avons connu une excellente campagne. Or, au championnat de fin de saison, nous avons été éliminées à notre premier match.
Cette année, tout a semblé se mettre en place. Après avoir terminé au 3e rang du classement, nous nous mesurons à Monteuil en quart de finale. Ce match éliminatoire commence bien mal. Après 15 minutes de jeu, nous perdons 3 à 0. Nous continuons néanmoins à jouer avec intensité et faisons preuve d’opportunisme. Nous marquons à deux reprises avant la mi-temps pour réduire l’écart à 3-2. En deuxième demie, nous concluons notre remontée en l’emportant 5-3.
Notre parcours se poursuit en demi-finale contre Delta et la tâche sera encore plus ardue. En effet, le soir du match, nous sommes six filles à ne pouvoir participer à la rencontre en raison d’une activité scolaire. L’équipe devra se débrouiller avec une formation de huit joueuses seulement. Après la première demie, Delta mène 2 à 0. Encore une fois, l’équipe revient de l’arrière en marquant tôt en deuxième mi-temps, puis en égalisant le pointage avec seulement cinq minutes à faire. Le match se décide en tirs de barrage où le FC Boréal finit par avoir le dessus.
Notre place en finale est acquise. Une première en quatre ans. Cette fois, toutes les filles sont présentes pour affronter la meilleure équipe de la ligue, les Étoiles de l’Est. C’est le dernier match de notre gardienne, Marianne, et tout le monde est très fébrile. Du début à la fin, c’est un duel extrêmement intense et rapide. Après la première demie, c’est toujours l’impasse 0-0. Ce sont finalement les Étoiles qui s’inscrivent les premières au pointage en faisant bouger les cordages avec une douzaine de minutes à faire. Nous sommes habituées à tirer de l’arrière et, une fois de plus, nous répondons bien sous la pression. Suite à un magnifique jeu de passes en milieu de terrain, Lilo égalise la marque. Quelques minutes plus tard, les trois coups de sifflet se font entendre.
Place aux tirs de barrage. Les buts s’enchaînent tout d’abord de chaque côté. Puis, le troisième tir des Étoiles est arrêté par Marianne. Après quatre rondes, nous menons 4-3. Hailey est la 5e joueuse à s’élancer. Je lui dis que si elle marque, on gagne. Voilà probablement la pire chose à dire. Elle est encore plus nerveuse. Malgré tout, elle ne rate pas pareille occasion et compte le but vainqueur. Nous accourons toutes vers elle, nous crions et sautons pendant plusieurs secondes. Ces quelques secondes d’euphorie, c’est tout le fruit de nos efforts. Les défaites crève-cœur, les revers de 7-0 et les opportunités manquées ont soudainement valu la peine seulement pour ces quelques secondes. Suite à la remise des médailles, notre entraîneur n’a pas pu retenir ses larmes en disant que cette victoire bouclait la boucle.
Au cours des dernières années, nous avons vécu beaucoup d’adversité, mais cela nous a simplement rendues plus fortes. Pour une fois, pendant ces séries, tout ce qui avait si souvent fait défaut par le passé fonctionnait.
Dans nos trois matchs de championnat, nous avons tiré de l’arrière. Par un, deux et même trois buts. Mais chaque fois, nous avons trouvé une manière de l’emporter. C’est peut-être parce que nous étions si habituées à perdre que nous savions maintenant comment gagner.
Notre deuxième entraîneur, Claude Matton, n’avait aussi que de beaux mots après le match : « J’ai toujours dit que les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes. Et vous êtes une bonne équipe ». C’est vrai. Une équipe incroyable. Ce fut difficile par moments, mais je n’y changerais quand même rien. Parce que ce sentiment d’euphorie suite au but gagnant, je n’aurais voulu le vivre avec aucune autre équipe. Merci à des entraîneurs inspirants, Claude et Claude, des parents encourageants et des filles et amies incroyables.
C’est avec toutes ces personnes que nous avons pu créer cette équipe unie et ces moments qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires.

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