Football scolaire: Terrain de football (un vrai!) recherché
Les tergiversations dans le dossier de la construction d’un éventuel complexe sportif multisport dans la MRC des Pays-d’en-Haut commencent à user la patience de certains acteurs du milieu sportif de la région.
Jean-Denis Abalain, entraîneur-chef de l’équipe de football des Carcajous de l’École secondaire A.-N.-Morin de Sainte-Adèle, en a assez de voir ses 14 joueurs s’entraîner sur un terrain inadéquat, vétuste et même dangereux pour ses athlètes.
« Lorsque le programme de football a commencé, la commission scolaire et l’école étaient en négociations avec des promoteurs de Toronto pour signer un bail de 100 ans afin de construire un complexe sportif avec un terrain synthétique derrière l’école.
Finalement, ça s’est perdu dans la brume », commente l’entraîneur en entrevue.
Malgré ces conditions qui n’étaient pas idéales, le groupe de jeunes joueurs a récemment obtenu une victoire en finale du Championnat juvénile de troisième division régionale en gagnant 20-0 contre l’école secondaire du Harfang de Sainte-Anne-des-Plaines. La fin de semaine dernière, les Carcajous ont signé une autre victoire, cette fois par la marque de 32-22 contre les Panthers du Liberty High School de Laval, une formation qui comptait deux fois plus de joueurs que la formation laurentienne.
Le bon vieux système D
M. Abalain, un ancien porte-couleur des Carcajous, explique qu’il a dû s’organiser avec les moyens du bord afin que son équipe soit prête pour la saison du printemps.
« Pendant l’hiver, nous nous entraînons dans des corridors et dans la cafétéria, car les gymnases étaient souvent occupés. Nous sommes la seule équipe de la ligue qui n’a pas de terrain. »
Une fois le retour du printemps, son équipe aimerait utiliser le terrain du parc Lépine qui se trouve dans le secteur Mont-Rolland. L’équipe de football a fait des approches auprès de la Ville de Sainte-Adèle afin d’utiliser le terrain de soccer du parc Lépine, sauf qu’elle a dû essuyer un refus.
« Depuis sept ans, on nous refuse (l’accès au terrain), car ils ont peur qu’on l’abîme avec nos crampons. De se faire refuser l’accès au parc, je trouve ça difficile. C’est plate pour les jeunes. Ils payent et nous n’avons rien à leur offrir, sauf du bon coaching. »
L’équipe doit donc se rabattre sur un terrain de dimension réduite et de taille irrégulière qui se trouve derrière l’école secondaire A.-N.-Morin (voir photo). « C’est dangereux. Il y a une bouche d’égout au milieu du terrain, des trous d’eau. Ce n’est plus adéquat. »
En attente d’une décision
Jean-Denis Abalain indique qu’il est conscient que l’école n’est pas la seule responsable de ce manque d’équipement adéquat. C’est pour cette raison qu’il a rencontré le maire de Sainte-Adèle, Réjean Charbonneau, en septembre dernier.
« Il m’a dit de patienter encore cinq ans. Et, pendant ce temps, la commission scolaire se demande si le complexe sportif sera construit à l’école ou à Piedmont sur le site des anciennes Cascades d’eau. »
Selon l’entraîneur, une nouvelle infrastructure sportive serait profitable non seulement aux footballeurs, mais aussi elle favoriserait l’ajout d’autres équipes. De plus, en ayant un terrain répondant aux normes, d’importantes économies en temps et en frais de déplacement seraient réalisées pour les différentes équipes sportives de l’école.
Depuis une quinzaine d’années, les équipes de football se sont multipliées dans les écoles secondaires québécoises. Une des principales raisons étant qu’il s’agit d’un excellent moyen de motiver les jeunes garçons, ce qui a un impact direct sur le taux de décrochage scolaire.