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Geneviève Simard : la vie après le ski

Par stephanie-valois

Au cours des prochaines semaines, Accès présentera son «Dossier post-olympiques»: comment nos athlètes, un an plus tard, vivent avec le souvenir olympique? Pour lancer cette série, qui de mieux que Geneviève Simard?

 

Les athlètes qui multiplient les exploits sur la scène internationale, accumulent les apparitions médiatiques et reçoivent les honneurs partout où ils passent. Ils sont d’incontestables héros jusqu’au jour où ils doivent tourner la page et mettre un terme à leur carrière. Le moment de la retraite est synonyme de temps nouveau pour les sportifs mais inévitablement de perte de repères pour certains. Geneviève Simard, skieuse de Tremblant, a mis fin à sa carrière mondiale l’an dernier. Comment a-t-elle vécu la transition de son métier de skieuse à sa nouvelle vie sur les bancs d’école?

 

«Le passage à la «vie normale» s’est avéré difficile pour moi. Après avoir mis fin à toutes ces heures passées sur les pentes de ski, je ne savais pas ce que je voulais vraiment faire de ma vie. J’ai constaté que plusieurs projets dans lesquels j’aurais voulu m’embarquer demandaient beaucoup plus d’investissements et de connaissances que je ne l’aurais cru», a confié Geneviève à Accès. Il faut répéter que cette retraite, elle ne l’avait pas préparée, ni voulue. Sa condition physique n’a pas pu tenir le coup, bien que sa volonté de réussir à se hisser parmi les meilleures était constamment au rendez-vous. Difficile de voir la réalité en face quand la tête veut, mais que le corps en décide autrement. Dans les médias, la question de sa participation olympique revenait à tout coup, alors que les journalistes oubliaient totalement que la santé demeure ce qu’on possède de plus précieux. Par-dessus cette compétition, la santé primait pour Geneviève:   «Ça devenait lourd pour moi d’avoir cette impression que tout ce qui comptait, c’était la participation aux Jeux, aux yeux des médias». 

Bien entendu, pendant sa carrière, un sportif est suivi par un psychologue, une équipe d’entraîneurs, de soigneurs, de fans, de journalistes, de commanditaires. On croit en ses capacités, on valorise son talent, son succès et du jour au lendemain, l’athlète n’est plus. Les beaux jours sont derrière lui et l’attention est ailleurs. Peu de ressources demeurent à la disponibilité de l’ex-athlète pour lui permettre de se réorienter. Geneviève a quelque peu dû vivre avec cette réalité: «Pendant ta carrière, on s’arrache tes conseils, tes propos, tes présences dans diverses événements et au moment où tu confirmes la fin de ta vie sportive, le téléphone sonne moins, les appels se font plus rares». Heureusement, la skieuse de 30 ans, n’a pas été trop affectée puisqu’elle a été grandement en demande. En plus de commenter la parade des champions olympiques, elle a été approchée pour importer des articles de sport et aussi, à enseigner le ski à des jeunes. Oui, elle a eu la chance d’explorer divers domaines de travail qui lui ont donné une bonne idée pour réorienter sa carrière: «Enseigner le ski est quelque chose de très valorisant. Voir les jeunes au bas de la pente avec un grand sourire me rend heureuse et pouvoir partager mes connaissances en restant connectée au sport me rend équilibrée», explique Geneviève. Malgré qu’elle soit restée sensible aux projets auxquels elle a participé, aucun ne lui procurait la petite étincelle qu’elle sentait en tant que skieuse nationale. Il manquait toujours un morceau au casse-tête pour la combler totalement. 

 

Sa nouvelle passion

Elle conservait en tête un projet qu’elle chérissait depuis bon nombre d’années: devenir pilote d’hélicoptère. Son amour pour cet engin s’était fait sentir en 2004: «Cette année-là, nous avions eu un entraînement sur un glacier où chaque jour, nous devions prendre l’hélicoptère pour se rendre à bon port. Ces dix jours m’ont donné la piqûre», raconte la Tremblantoise. L’aspect financier la bloquait littéralement puisque l’obtention d’une licence commerciale peut coûter plus de 70 000$ ! Fonceuse comme elle est, elle s’est plongée tête première dans cet apprentissage qui l’a forcée à emménager à North Bay, en Ontario, où a lieu sa formation pour devenir pilote: «J’ai dû m’auto-financer, louer ma maison à Tremblant pour m’y lancer», confie Geneviève. Après le ski, être aux commandes de l’hélicoptère demeure sa 2e passion qui lui rappelle ses bons vieux jours sur les pistes où elle devait avoir le contrôle complet de son corps: «En tant qu’athlète, je devais anticiper ce qui pouvait se produire en descente alors qu’aujourd’hui, j’ai la possibilité d’anticiper comment l’hélicoptère réagira. C’est trippant!» ajoute l’ancienne skieuse qui parle de sa nouvelle vie avec grand enthousiame.

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