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La préparation d’un athlète pour un Ironman

Par stephanie-valois


Charles Perreault se dit prêt pour l’épreuve de dimanche

Ils seront plus de 2 500 athlètes courageux venant de 50 pays différents qui espèrent franchir le fil d’arrivée du Ironman de Tremblant le 19 août prochain. Une lourde tâche les attend lors de cette compétition de triathlon d’envergure internationale, soit celle de parcourir 3,86 km de natation, 180 km de vélo et 42,2 km de course à pied.

Stéphanie Valois

Ce mandat ne donne pas la frousse à Charles Perreault, triathlète professionnel dont le nom n’est plus à faire. Ayant participé à plus de 300 triathlons, le vétéran de Saint-Sauveur, âgé de 39 ans, nous confie comment il s’est préparé sérieusement à cette épreuve admirable à souhait.

 

Considéré comme le maître québécois du demi-Ironman, Charles semblait plutôt détendu, durant ses vacances, une semaine avant la longue journée qui l’attend dimanche. En vacances?! Effectivement, vous avez bien lu!

«Deux semaines avant l’épreuve du Ironman, je suis en période de repos. Il s’agit du seul temps de l’année où je peux réellement décrocher, me reposer avec ma douce-moitié puisque la préparation en vue de l’événement est terminée. Bien que j’aie présentement des fourmis dans les jambes et que je me questionne sur l’efficacité de mes entraînements antérieurs, il est temps maintenant de garder mes énergies en vue de dimanche» confie l’athlète. Sa planification annuelle, il la suit à la lettre et inutile de mentionner que ces deux semaines de repos, il les mérite entièrement lorsqu’on se met à saisir l’ampleur de l’entraînement dans son mode de vie peu sédentaire.

 

Travail, famille et…

entraînement

Contrairement à la majorité des triathlètes qui se retrouvent dans la catégorie des professionnels, Charles ne consacre pas sa vie entière à s’entraîner, loin de là: «Non, je ne gagne pas ma vie en tant qu’athlète, j’ai deux emplois qui me stimulent énormément. Je suis enseignant au Cégep de Terrebonne en éducation physique et j’ai une compagnie de coaching sur le net, en plus d’avoir une famille. Je dois concilier tout ça au quotidien» lance-t-il. Mais où trouve-t-il le temps pour s’entraîner –  non pas à une mais trois disciplines? «Je m’entraîne durant l’année, de 15 à 25 heures par semaine, à raison de deux entraînements quotidiens. Je nage trois à cinq fois par semaine, je réserve cinq entraînements hebdomadaires au vélo et je cours jusqu’à sept fois par semaine» énumère Charles. Et vous êtes essoufflés en lisant ces lignes? Ce n’est pas tout! «Je me lève tous les matins vers 5 heures pour m’entraîner et ensuite je me rends au travail, pour effectuer mon deuxième entraînement en fin de journée», ajoute-t-il. On comprend que pour avoir un rythme de vie aussi effréné, une volonté de fer est nécessaire. Alors qu’en général, les gens passent près de 15 heures par semaine devant la télévision, Charles préfère maximiser son temps: «J’essaie de faire en sorte que mes journées soient efficaces et j’évite de procrastiner trop longtemps devant le téléviseur, Facebook ou le miroir!» , admet-il. Trouve-t-il un peu de temps pour sa bien-aimée? «J’ai la chance d’avoir une copine qui participe à plusieurs triathlons, elle est donc très compréhensive face à mes entraînements quotidiens, on met chacun de l’eau dans notre vin!».

 

Et les plaisirs de la vie?

Bien sûr, Charles adopte de saines habitudes alimentaires. Il n’a même jamais mangé au Mcdonald’s depuis ses débuts en triathlon il y a 25 ans! Il avoue cependant qu’il est loin d’être un moine: «Non, je ne me couche pas à 20 heures tous les soirs. Je sais apprécier les bonnes choses de manière intelligente. La preuve? Je suis dans des vignobles depuis trois jours!» lance l’athlète à la blague. Et pour être encore sur les lignes de départ à 39 ans, Charles dit avoir trouvé  un équilibre pour ne pas se lasser de l’entraînement: «Il faut avoir du plaisir dans la vie, sans abuser. Je coache beaucoup d’athlètes et c’est le point que je leur répète.»

 

Et à l’aube de la quarantaine, Charles trouve encore plaisir à se dépasser chaque jour. Ses temps de performance ne cessent de s’améliorer d’année en année, mais le temps de récupération, lui, s’avère plus long qu’à ses 20 ans: «J’aurai besoin de trois semaines pour me remettre de mon Ironman. Je ferai face à plusieurs micro-déchirures musculaires, je devrai me faire masser beaucoup pendant la semaine suivante. Mon corps en sera donc hypothéqué, j’en suis conscient» confie humblement l’athlète.

Charles compte bien se tailler une place parmi les 10 meilleurs, même si plusieurs facteurs externes, tels les autres adversaires ou la température peuvent faire varier le résultat final. Neuf heures et demie de durs efforts, c’est le temps qu’il vise pour effectuer l’épreuve. Avant tout, il souhaite prendre plaisir à cette compétition d’envergure, qui se tiendra là-même où il a commencé les triathlons quand il était jeune et où le 19 août prochain, il bouclera la boucle: «Ce sera assurément mon dernier Ironman chez les pros alors c’est très spécial que ce soit à Tremblant!» conclut Charles Perreault, le sourire dans la voix.

 

 

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