Quand l’asphaltage n’est pas un atout
Par Rédaction
Gravelle et vélo
Parmi les points positifs de cette première moitié d’année, la pratique sportive en plein air et le cyclisme en particulier sont assurément de grands gagnants, sinon de magnifiques chandelles pour illuminer notre quotidien laurentien. Dans les boutiques, tous les modèles sont populaires, pas de discrimination systématique au sein de la communauté des gens qui roulent. Cependant, à la manière du fatbike, un nouveau mot apparait sur les lèvres des utilisateurs : « Gravel bike ».
Au-delà des chicanes linguistiques et de l’exéma que le terme cause aux puristes du vocable francophone, il semble vraiment que ce vélo polyvalent aura la cote et un futur brillant. Parce qu’effectivement, nous pourrions simplement parler de « vélo tout chemin ».
Dans un élan d’opportunisme, les manufacturiers proposent multitude de vélos pour tous les goûts. Le vélo de route « tout chemin » est un croisement entre le vélo de cyclocross et un vélo de route traditionnel. J’exclu volontairement la référence au cyclotouriste, qui lui est encore plus long, avec des angles bien différents (optimisant la stabilité lorsque chargé) et équipé d’œillets permettant l’ajout de porte bagage et autres accessoires.
Alors c’est quoi un Gravel bike? Il s’agit en fait d’un vélo avec le guidon courbé, qui possède plus de dégagement et d’espace au niveau de la fourche et des haubans, pour permettre l’utilisation d’un pneu de plus grand volume, ce qui procure plus de contrôle et de stabilité dans les chemins non-asphaltés.
Dans le passé, les gens demandaient, un peu à tort, de se voir présenter les vélos de cyclocross. Aujourd’hui, ils demandent d’entrée de jeux à voir les « Gravel bikes ». Avant l’apparition de ces vélos optimisés pour la pratique « hors route », on devait modifier -au meilleur des possibilités- le format des pneus, et faire avec la géométrie du vélo que nous avions. L’apparition récente des freins à disques sur les vélos de route joue aussi un rôle majeur dans la possibilité d’augmenter le volume d’air des pneumatiques, tout en conservant un empattement plus près d’un routier traditionnel et un comportement sportif.
Un vélo avec un long empattement (distance entre l’axe de la roue avant et celui de la roue arrière) bénéficie d’une grande stabilité, ce qui est assurément un atout en cyclotourisme ou même en cyclocross. Cependant, un vélo long sera moins vif, et ne réagira pas de manière explosive aux accélérations de ceux qui désirent pimenter leur sortie. C’est pourquoi un vélo de « Gravel » bien conçu saura habilement joindre des bases courtes et un bon dégage-ment pour les pneus. Une position légèrement plus relevée au cockpit sera aussi un atout, autant en terme de confort que d’amélioration de la vision d’ensemble et du contrôle, lors de passages plus exigeants.
Certains évitent la poussière et les petites roches, d’autres les recherchent et en redemandent. Le concept est simple, on prépare une randonnée à vélo, et loin de vouloir contourner les sections non asphaltées, on fera parfois excès de zèle pour pouvoir bifurquer la route, et profiter de la tranquillité ou d’un paysage inédit, non accessible par la voie couramment utilisée. C’est une façon de redécouvrir notre arrière pays, à vélo, par les chemins moins fréquentés.
Ainsi, parfois découragés par l’état général des routes (tant qu’à faire, autant rouler là où c’est vraiment magané) ou par la densité de circula-tion automobile élevée des artères principale, je vous propose d’effectuer un retour à la terre (battue), et découvrir les endroits négligés aux surprises insoupçonnées de chez nous. Bonne route… ou presque!