Se terrer pour mieux ressortir?
Benoit Simard, collaboration spéciale – Comment maintenir la forme dans cette période d’entre-deux saisons? Quelques astuces d’un pro!
Le printemps est une saison complexe. Il peut faire chaud, froid, soleil, pleuvoir, etc. tout cela en douze heures. C’est une saison de transition, difficile à vivre pour les sportifs et ceux qui désirent demeurer actifs. Les aléas associés à l’humeur changeante de Dame nature ne sont que quelques autres obstacles à affronter en cette période de l’année.
Les Attikameks ont une façon unique et intéressante de diviser l’année en six saisons, qui déterminent les activités et déplacements. Chacune a son activité principale, et le rapport avec la nature change avec la saison.
Déjà, début avril, plusieurs skieurs – qu’ils soient adeptes du remonte pente ou de Jackrabbit – ont abandonné les pistes. Trop peu d’entre eux réalisent que ce sont en fait les plus belles journées sur la neige: profiter de la glisse sans se les geler est une façon fantastique d’amorcer l’arrivée du Lapin de Pâques. On peut facilement skier jusqu’à la mi-avril, les stations fermant habituellement à cause d’un manque de clients plutôt qu’au manque de neige.
Comme l’été qui arrive sera probablement consacré à un sport de prédilection, c’est encore le temps de varier et diversifier votre pratique. Pour les cyclistes, coureurs, golfeurs, et autres, le danger qui les guette lors des premières sorties au soleil, c’est d’en faire trop, trop tôt. Premier dimanche ensoleillé, 15 degrés Celsius (T-shirt et fenêtre baissée, température ressentie par le système nerveux central : +30): hop! On enfourche le vélo, et la sortie qui devait en être une de 30 km se métamorphose en épopée épique de 100 km pour alimenter les réseaux sociaux. Photos à l’appui. Idem pour le « jog » de 8 km qui s’est transformé en marathon improvisé. «On n’avait même pas besoin de tuque!», peut-on entendre. Début de tendinite en prime!
Nous avons la chance d’avoir, dans la région, plusieurs gym et entreprises à la fine pointe de la technologie sportive virtuelle: pourquoi ne pas rendre visite au centre de vélo intérieur et s’inscrire pour une séance hebdomadaire jusqu’à la fin avril? Vous pourrez enfin simuler le parcours de l’Ironman sans même risquer de salir votre monture…
Vous êtes plutôt un coureur, et le sol mou des sentiers rend votre sortie impraticable? Profitez-en pour visiter le village et les environs, sur le bitume. Vous avez travaillé l’endurance et les stabilisateurs sur la neige cet hiver, c’est maintenant le temps de développer la vitesse sur l’asphalte! Faites tout de même attention aux plaques de glace le matin tôt.
À plusieurs égards, on devrait donc segmenter le printemps en petits blocs d’activités et intégrer – graduellement – le volume à notre routine. En mettant l’emphase sur certains aspects techniques des mouvements spécifiques à votre sport, vous pourrez éviter certaines blessures et profiter des beaux jours quand ils se pointeront les rayons.
Je vous propose donc de s’inspirer de la sagesse amérindienne, en divisant le printemps en plusieurs pointes, pour apprivoiser activement, et avec sérénité, le changement de saison qui s’annonce. Après tout, une tarte se déguste mieux quand on l’a mérité en faisant un peu de sport, n’est-ce-pas?