Les ITSS: un sujet sensible pour les aînés
Par daniel-calve
Après un an d’absence, je suis heureuse de vous retrouver avec un sujet délicat, mais abordé avec humour.
Les maladies transmises sexuellement (MTS) qu’on nomme aujourd’hui plus largement les ITSS (infections transmises sexuellement et par le sang) sont un sujet sensible et tabou, alors à titre préventif, je vous informe que cet article n’est pas d’ordre médical et qu’il est à lire sans gant blanc avec une dose d’humour et de tendresse.
Vous rencontrez un beau jeune homme de 72 ans, bien de sa personne, et vous ressentez des papillons et de l’attirance. Aurez-vous l’exclusivité ou bien vous ferez partie de son harem ? Dans la dernière année, était-il actif sexuellement. Pourquoi ne pas faire le tour du sujet devant un « buffet » puisqu’il y aura plusieurs points à discuter. Si l’humilité et la franchise sont au menu, le dessert sera sûrement crémeux et savoureux.
Pendant nos années folles, nous avons fait l’apprentissage de notre liberté sexuelle sans protection. À l’époque, le seul danger était les MTS. Aujourd’hui, à ces maladies s’est ajouté le VIH (etc.) pour devenir au fil du temps les ITSS et elles font partie de la réalité des 55+. La promiscuité vécue dans le milieu des résidences pour aînés ainsi que sur les sites de rencontre et au cours des voyages en favorise la propagation. En effet, nous avons pratiqué l’amour libre sans condom alors pourquoi aujourd’hui porter du caoutchouc, même au goût de fraise!
Chez les aînés, il y a 1 homme pour environ 5 à 6 femmes et il n’y a pas seulement les hommes qui peuvent avoir un harem. En 2019, la modernité nous indique que les femmes sont aussi actives avec d’autres partenaires de l’extérieur. Nous pourrions dire que cela favorise grandement le partage des ressources, des sécrétions, des «bibittes» curieuses et promeneuses et des boutons piquants avec d’étranges formes et couleurs. Le bonheur vécu sera peut-être accompagné de surprises à venir en termes de semaines, de mois ou même d’années selon le microbe ou les virus attrapés. Saviez-vous que l’herpès et le VPH (virus de papillon humain) peuvent aussi s’attraper par contact peau à peau.
La cerise sur le sundae sera qu’il faudra partager non seulement de les revoir mais de leur remettre les quelques recommandations de notre médecin, et ce pour chaque partenaire susceptible d’être le donneur ou le receveur de ce cadeau. Belles tournées et discussions autour des buffets gastronomiques en vue !
Présentement, le taux d’ITSS est en progression chez les résidents de milieux fermés tels les habitations pour les 55+. Croyez-moi, la réalité dépasse la fiction… La honte contribue à retarder l’exposition de notre problème à notre médecin mais ce retard ne fera qu’empirer le problème pour soi et nos joyeux partenaires qui eux aussi auront à contacter les leurs. J’appellerais ce phénomène la multiplication des biscuits à chacun sa saveur préférée et les traitements recommandés sont efficaces.
Même s’il en reste de moins en moins, le temps et notre expérience de vie devrait nous aider à choisir un partenaire en qui nous aurons pleine confiance, qui accepte de passer un test et son résultat nous conduira peut-être paisiblement vers l’amour!
Pour terminer, comme disait ma grand-mère, c’est mort et ça grouille encore et j’ajouterais, même dans le formol, il y a des hauts et des bas… Pendant ces quelques minutes, j’espère que vous n’aurez rien attrapé puisque la prévention ne «goûte» rien …
Suzanne St-Michel est membre de la Tables des Aînés et de son comité de communication, membre du CA de Prévoyance envers les aînés et de l’Office municipal de l’habitation (OMH) des Pays-d’en-Haut de même que présidente du CA de la Rencontre de Ste-Marguerite