Réfléchi et assumé !

Par Martine Laval

Alex Perron

Alex Perron, humoriste, animateur, chroniqueur et ex-membre des Mecs Comiques, devient tout à coup auteur. Dans son premier livre, Le carnet secret d’Alex, le personnage coloré et très imaginatif s’improvise coach de vie amoureuse.

Avec coquinerie, dénué de complexes et tabous, il livre ses secrets et dévoile des trucs loufoques pour trouver la perle rare, traverser les divers stades de la vie amoureuse, mettre du piquant dans son couple, faire des rencontres improbables, et réussir des soirées excitantes en chaude compagnie. Comme le livre est à découvrir et qu’Alex est sur bien des plateformes médiatiques pour en parler, je décide plutôt de m’immiscer dans son être profond et sa réflexion.

Êtes-vous un romantique ?

Pas tant que ça, non! Je le suis à ma façon. Je n’ai jamais fêté la Saint-Valentin parce que c’est une date convenue où on se sent obligé de sortir le grand attirail : le souper, les fleurs, la baise torride, et c’est vraiment beaucoup de pression pour un seul soir. Je préfère surprendre ou être surpris un autre jour dans l’année. Ce que je trouve romantique, ce sont les petits moments de la vie, comme être assis sur le sofa où chacun lit sa portion de journal en buvant son café. Je fais de la plongée sous-marine, et lorsque je sors de l’eau et que je suis émerveillé par ce qui vient de se passer, je trouve ça romantique. Quand on tombe dans les clichés, ça me touche moins.

Le couple gai est-il copié sur le modèle hétérosexuel avec un rôle masculin et un rôle féminin ?

Non, je ne crois pas. Je pense que ça vient plutôt du caractère de la personne. Certaines sont plus dominantes ou plus mâle alpha. C’est pareil dans les relations hétérosexuelles où la femme peut être très leader, plus tomboy, plus active que l’homme. Je pense que ça s’équivaut. Dans ma tête, c’est plutôt une question de tempérament que la définition d’un genre par l’orientation sexuelle ou le fait d’être un gars ou une fille. C’est aussi ce qu’on décide d’établir dans notre relation. L’un peut avoir tendance à prendre d’assaut certaines situations, alors que l’autre se fera plus discret, par exemple.

Toujours bien soigné, à la mode, quelle est votre tenue préférée ?

Quand j’arrive chez moi, j’aime être en « mou », comme au chalet à la campagne. J’ai plein de kits de « mou » : du coton ouaté, des t-shirts que je ne porte plus, mais que je garde pour ça. Même chose pour m’entraîner très tôt le matin, les cheveux pas arrangés, pas habillé à la dernière mode, mais confortable pour faire de l’exercice. Pour sortir, aller à la télé, c’est là que je trippe mode.

Comment vous voyez-vous vieillir ?

J’ai fait la paix avec bien des choses, alors je me vois bien vieillir. Je ne suis pas amer de quoi que ce soit et je ne crois pas le devenir non plus. C’est sûr qu’il y a des petites choses qui dérangent, comme avoir mal au genou et ne plus pouvoir courir, moi qui suis un joggeur, mais en ce qui a trait à ma personnalité, ma mentalité, où j’en suis dans mes émotions, je suis en super harmonie et je me trouve bien plus trippant à 46 ans que je ne l’étais dans ma vingtaine. J’ai pris de l’expérience, j’ai mûri, y’a des choses que je ne veux plus, d’autres que je veux. Tout ça me plaît énormément.

Si ce n’était pas « ça », ce serait quoi, Alex? Ou si vous ne faisiez pas ce que vous faites présentement, qu’auriez-vous aimé faire ?

J’aurais voulu être ambulancier ou infirmier à l’urgence. J’aime cette adrénaline. J’ai beaucoup d’admiration pour ce travail de première ligne où l’on est confronté à aider et à sauver des gens. C’est un beau travail, malheureusement pas valorisé à sa juste valeur dans notre société.

Vous avez la chance de vivre pleinement votre identité homosexuelle. En guise de mot de la fin, que diriez-vous aux jeunes qui ne sont pas sortis du placard et ne vivent pas leur vraie identité ?

Je dis que la chose la plus importante est de s’accepter et être en paix avec soi. Ça ne sert à rien de se battre contre ça. On ne peut pas changer notre orientation sexuelle. C’est là, donc vaut mieux vivre avec et en faire une force plutôt que de combattre ce qui est perdu d’avance. Lorsque famille et amis le savent, il n’y a plus rien d’impossible. Être gai, c’est une partie de soi et non la totalité. Je dis « utilise ça comme une force et non comme un obstacle. Une différence peut devenir un atout et non pas quelque chose de négatif » !
Le carnet secret d’Alex. Coach de vie amoureuse aux éditions Michel Lafon

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