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Sur le chemin de Saint-Sauveur

Par Rédaction

Chronique : « Espacegriffé »

par Josée Pilotte

 

J’ai reçu une montre Fitbit en cadeau. Vous savez celle qui calcule nos pas ? Je ne suis pas une grande fan de ce genre de bidule, mais bon, je me suis dit : pourquoi pas l’essayer ? Mon premier constat fut qu’il n’était pas si facile de faire 10 000 pas par jour – la dose recommandée – lorsque l’on passe ses journées assise derrière un écran d’ordinateur. Je suis pourtant une grande sportive mais j’ai réalisé que je marchais moins que je ne le pensais. Bref, tout ça pour vous dire, qu’entre le gym, la course à pied, le ski de fond, le fat bike, la respiration profonde, le yoga et bien, je me suis mise à la marche.

Marcher. J’aurais jamais penser dire ça un jour. Moi qui entretiens une relation torturée avec le sport. J’aime ça suer, avoir mal parce que quand ça fait mal, ça veut donc dire que j’ai travaillé fort, vous voyez le genre ? Mais là, je marche. J’appelle ça ma marche thérapeutique d’ailleurs.
Du bureau à chez moi, un gros 6 km. Je reçois de ma nouvelle amie « Fitbit » un trophée et des feux d’artifices pour avoir atteint mon objectif de la journée. C’est-tu pas beau ça?! Et sans oublier que quand j’arrive en haut (parce que je vis en haut d’une montagne), je suis dans un état de zénitude, en plus d’avoir réglé un tas de questions qui s’empilent dans ma tête. Qui l’eût cru ?

Bon. C’est un grand détour pour simplement vous dire que je marche dans mon village Saint-Sauveur. Non seulement je marche dans ses rues, mais je l’observe. Vous l’ai-je dit que c’est une marche thérapeutique ?

Et bien, il a changé notre beau village, sans parler de tous ces bâtiments qui sont partis en fumée, année après année. C’est donc un triste constat qui se camoufle sous ce décor bucolique. On a beau se faire croire que nous voulons conserver son cachet, sauver son âme et son allure d’antan, ça fait longtemps qu’il est minuit moins une à l’horloge. Et à mon avis, ça fait longtemps qu’on l’a échappé! On a juste à penser à l’entrée du village au coin des rues Jean Adam et de la Gare, avec en guise de bienvenue deux belles grosses banques. Pas très pittoresque!

Saint-Sauveur a changé oui, et son architecture aussi. On aime ou on aime pas. Allez marcher sur la rue Principale et regardez toutes les nouvelles bâtisses qui ont poussé, vous constaterez que ce n’est plus le petit village alpin d’avant.

Plusieurs se questionnent sur le projet d’agrandissement de Hugues Néron et son pub Le Saint-Sau avec ses baies vitrées, sur la rue Principale. Certains trouvent ça magnifique et audacieux, d’autres trouvent que ça dénature le village. Qui a raison au fond ? Moi je me dis qu’il est peut-être trop tard pour qu’on se pose ce genre de question. C’est bien avant, dans l’temps comme ils disent, qu’on aurait dû y voir. Et puis, je me demande même si Hugues Néron n’est pas devenu le bouc émissaire de nos mauvaises décisions prises par le passé.

Dans tous les villages du monde, le moderne côtoie l’ancien. Parfois c’est réussi, parfois moins. Et parfois, certains villages sont classés « historiques » pour s’assurer de conserver leur patrimoine.

La beauté est dans l’œil de celui ou celle qui regarde, dit le proverbe. Et bien moi, quand je marche dans mon village, je le trouve beau!

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