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Un zoo la nuit

Par Josée Pilotte

J’ai mal à mon village. Je ne le reconnais plus depuis quelques semaines.

Nous étions pourtant divisés sur la question. Restreindre les gens ou «le bar open» comme on dit. On a choisi le bar open. On voit où cela nous a mené et on en payera le prix.

Nombreux pourtant sont ceux qui ont critiqué le maire Gariepy de vouloir exiger des barrages routiers. On n’a pas de cas, disait-on. Faillait être naïf pour penser qu’on resterait à l’abri de ce virus pendant que la planète entière en souffrait. On a beau s’appeler « Saint-Sauveur », ça aurait pris plus qu’un saint pour penser que nous étions sauvés.

Il aurait fallu aussi être aveugle pour ne pas voir, week-end après week-end, le Québec tout entier, je sais j’exagère, débarquer dans nos restaurants et les rues de notre village. Amenez-en des limousines, en veux-tu en v’là. Party! Des histoires invraisemblables, presque surréelles, ont circulé à ce sujet.

À qui la faute? Aux gouvernements? Ont-ils manqué de courage?

Est-ce qu’ils auraient dû laisser ouverts les restos en zone rouge? Allez savoir, il est trop tard pour revenir en arrière. Chose certaine, cela a joué sur les nerfs du monde.

Parfois mes semblables m’angoissent. Parfois je les trouve beaux, mais parfois, je les trouve affreusement laids. Vraiment.

Entendre et regarder le nombre de gens prêts à tricher et à se réunir en dépit des cas qui augmentent de jour en jour, me déçoit profondément.

On parle ici de bien commun. De santé. On doit donc tous se responsabiliser. Se calmer le pompon. Respirer par le nez. On n’a pas fait tous ces efforts depuis 9 mois et être si près du fil d’arrivée pour ne penser qu’à son petit plaisir individuel.

Est-ce que le maire Gariepy, qui a été sur toutes les tribunes afin de supplier le gouvernement d’agir pour éviter le pire et peut-être plus, avait raison? Poser la question, c’est y répondre.

Alors, on va se le dire :

Quand c’est de la faute à personne, c’est de la faute à tout le monde.

Bon week-end!

Josée

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1 Comment

  1. Michel Groulx

    Quand le maire Gariépy de Saint-Sauveur exigeait des barrages, la mairesse Brière de Sainte-Adèle faisait de même. Ils étaient solidaires. Après la décision du gouvernement de passer en zone rouge, la mairesse Brière est demeurée silencieuse. Le maire de Saint-Sauveur est resté seul à affronter les médias et il ne s’est pas gêné encore une fois pour reprocher au gouvernement son inaction dans les semaines précédentes. Bravo! Quant à l’absence et au mutisme de la mairesse de Sainte-Adèle, sans nul doute a-t-elle calculé que politiquement il devenait périlleux de critiquer les décideurs supérieurs. Dommage!

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