Ferme Les dérangés | Un coup de chance devenu un projet de vie
En route vers la ferme maraîchère Les dérangés, mon éditrice et moi nous disons la même chose : « Coudonc, c’est dont ben grand Sainte- Adèle! » Alors qu’on parvient finalement à trouver cette petite ferme qui a piqué notre curiosité il y a quelque mois, c’est une vache qui nous accueille lorsqu’on se stationne. Toute tranquille, entourée de montagnes et de champs, elle se laisse photographier en mangeant son herbe.
Cette ferme maraîchère est la seule qui existe à Sainte-Adèle. Territoire montagneux et rocailleux, ce n’est pas la ville idéale pour y faire de l’agriculture. Pourtant, c’est ici qu’Arielle Beaudin et Arthur Gagnon ont choisi de s’établir pour réaliser un rêve commun qu’ils partageaient depuis longtemps.
Aucun des propriétaires ne provenait du milieu agricole avant de créer la ferme. Arielle avait un organisme à but non lucratif qui visait à promouvoir les femmes en entrepreneuriat, alors qu’Arthur avait travaillé dans le milieu de l’environnement.
« Au fil des années, on s’est embarqué dans des emplois, sans trop se poser de questions. Même si j’aimais quand même ce que je faisais, je ne me voyais pas faire ça à long terme dans ma vie », explique Arielle. De son côté, Arthur voyait qu’il n’aidait pas assez l’environnement par son métier, qui était pourtant dans ce domaine.
« Le projet s’est articulé autour de discussions qu’on a eues durant 8 ans, sur notre vision de la vie, les valeurs qu’on souhaitait transmettre dans notre quotidien », souligne Arielle.
Le couple s’est donc posé « trois grandes questions » au fil de ces discussions. « Avec qui on a le goût de passer le plus de temps ? Où est-ce qu’on aimerait travailler ? Puis, quelles valeurs on veut que notre travail évoque ? », rapporte Arthur. C’est avec les réponses qu’ils ont orienté leur projet : travailler ensemble, proche de la nature et véhiculer des valeurs écologiques, sociales et communautaires.
« La vie est courte. Je suis très proche de ma famille et de mes amis. Ça me décourageait que dans mon quotidien, je ne passais pas de temps avec la personne que j’aime le plus au monde et avec mes proches », souligne Arielle, pleine de sagesse. « Ce métier nous permet de travailler ensemble et de grandir ensemble. C’est quelque chose que je n’échangerais pour rien au monde. »
« Ce métier nous permet de travailler ensemble et de grandir ensemble. C’est quelque chose que je n’échangerais pour rien au monde. » – Arielle Beaudin, copropriétaire