Benoît Simard
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Zigzag pneumatique

Par benoitsimard

Les philosophes d’antan utilisaient l’allégorie. Le conte et la fable furent aussi des outils de communication de nos ancêtres. Je me permets humblement de faire une analogie relative à mon champ d’expertise, en associant la manière dont nous affrontons les défis de tous les jours (par exemple tout à fait aléatoire: l’adaptation quotidienne à la Covid 19) et celle dont un pneu de vélo nous mène sur les différents chemins de la vie.

 

Voici illustré en quelques mots, comment une simple bande de caoutchouc peut nous protéger du pire, comme un vaccin contre la grippe, mettons.

Aujourd’hui, j’effectuerai un survole de la composition et du rôle des pneus de bicyclettes (puisque le vélo c’est très tendance en 2020), et aussi parce que dans une autre vie, j’ai participé activement au développement de plusieurs modèles de pneumatiques, auprès de différentes compagnies reconnues. Ça risque d’être dense, assoyez bien hardiment.

Pour commencer l’analogie simplement, un pneu a trois composantes principale : la bande de roulement, la carcasse et la tringle.

La bande de roulement (combinaison de la gomme de caoutchouc et du crampon)

C’est ce qui est en contact direct avec le sol.

Les crampons, c’est assez évident: des gros crampons mordent bien dans le terrain mou, mais roulent de manière imprévisible sur le dur. À l’opposé, un belle bande de roulement lisse ne procure pas trop d’agrément pour la boue, mais sur l’asphalte c’est un plus.

La semelle est notre lien direct avec l’environnement immédiat, comme un masque, le lavage des mains et tousser dans son coude.

La carcasse

Le corps du pneu.

Sa composition influence grandement le comportement du pneu. Elle transmet l’énergie du pédalage, accumule et redistribue celle du freinage ou des obstacles. Gonflée d’air, elle porte le poids du cycliste.

C’est un assemblage savant de différents matériaux, pouvant être du coton, du nylon ou autre textile tissé, imprégné d’une couche de caoutchouc.

On quantifie le tissage d’une carcasse en «T.P.I» (Tread Per Inch, ou le nombre de fils par pouce). Une carcasse composée d’un tressage fin (exemple: 320 TPI) limite la quantité de caoutchouc dans les flancs, rendant le pneu plus souple et adaptatif à la surface sur laquelle il se déplace, augmentant sa vélocité et diminuant sa résistance au roulement.

Un TPI plus bas (ex. 30 TPI) est typiquement synonyme de robustesse, car il permet plus de caoutchouc entre ses fils, augmentant sa résistance aux attaques sournoises de morceaux de verre cassé et des roches tranchantes.

La tringle

La tringle serre à tenir le pneu bien attaché sur la jante, à la roue. Elle peut être faite d’acier (lourde et raide) ou d’un fil de Kevlar (plus léger et souple, mais plus cher).

C’est la touche finale, qui nous garde arrimés à la réalité et nous permet de faire les liens entre les informations auxquelles nous avons eues accès, afin que tout tourne rondement.

De l’importance de la pression d’air

J’ai jasé de structure et du matériel, mais ce que l’on met à l’intérieur (et combien on en met) a aussi une grande importance. Dans un pneu, on met de l’air, plus ou moins selon son format. Trop d’air et on rebondit partout, pas assez, on crève.

Le pneu idéal aura un crampon ou une semelle adapté à l’environnement où il sera principalement utilisé. Comme dans la vie, l’équilibre fait foi de tout. C’est-à-dire que si nous savons nous adapter rapidement à notre environnement avec souplesse, nous devrions être en mesure de naviguer les surfaces inégales et les aspérités, sans perdre trop de momentum et de vitesse. Cependant, si notre carcasse est trop fragile, nous pourrions éprouver quelques difficultés et faiblesses quand l’entourage se montrera trop hostile.

Notez bien qu’un pneu, peu importe son prix et sa marque, n’est pas à 100% efficace pour tous les types de terrain ou obstacles. En compétition, on peut habituellement faire une saison avec deux ou trois modèles de pneus différents, en fonction des conditions et des parcours. À chaque surface son crampon. On imagine bien les scientifiques et spécialistes en virologie tenter de trouver plus qu’un type de vaccin pour le Coronavirus.

Sur des pneus usés, en passant un peu vite dans une flaque de boue, on peut se ramasser le derrière sur l’arc-en-ciel. Ceci étant dit, ce qui nous force à être souples et imaginatifs, qui nous pousse au meilleur de la résilience, ne peut être que du mauvais.

Wow, j’ai mal à la tête d’avoir écrit cet essai. Je ne vous cacherai pas que j’ai du diminuer de 90% le texte original, ce qui me laisse pas mal de matière pour un prochain papier. J’irai donc décompresser en essayant mes nouveaux pneus, lors de la GBC 500 ce week-end en Estrie! Bonne route chers lecteurs!

N.B.

Voici les concept clefs pour une meilleurs compréhension du texte :

Semelle = masque, distanciation, lavage des mains, etc.

Carcasse = capacité d’accumuler et de s’adapter aux nouvelles données scientifiques et réalités sociétales

Tringle = représente l’aptitude à conserver son intégrité face à tous ces changements

Air = dedans comme dehors, c’est la qualité et la quantité d’information, les sources utilisées pour effectuer nos recherches.

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