13 ans, bientôt 100

Par Josée Pilotte

Est-ce qu’on s’est trompés? Souvent.

Est-ce qu’on a pleuré? Souvent.

Est-ce qu’on a douté? Souvent.

Est-ce qu’on a regretté? Jamais.

Mais… Oh my god!, qu’on a en bavé si vous saviez… Je sais, vous allez me dire que c’est normal quand on démarre une entreprise de trimer dur, de faire des heures de fous, de faire tout, de la tenue de livres au changement d’une ampoule au plafond. Je sais ça. Mais je persiste à croire qu’on en a bavé plus que la moyenne… Et, ça me fait du bien d’y croire!

Est-ce que je recommencerais? Non. 

Le chemin fut beaucoup trop long avec beaucoup trop de nuits blanches, trop de cheveux gris, pour penser ne serait-ce qu’une seule minute recommencer toute cette aventure.

Mais.

Quand je vous lis, quand vous m’appelez, quand vous débarquez au journal ou dans mon courrier avec vos idées, vos indignations, vos réflexions…

Quand j’ai l’impression d’avoir fait changer certaines choses, d’avoir fait la différence.

Quand j’ai l’impression d’avoir contribué au débat public de ma communauté, d’avoir un peu façonné notre région avec vous, d’avoir nourri l’Avenir grâce à vous, par vous et pour vous… Et bien… je recommencerais. 

Oui!, je commencerais demain matin. 

Même si je crois avoir travaillé pour dix au cours des dernières années, plusieurs autres que moi ont aussi – bien sûr! – contribué à l’âme et au succès de ce journal. Des gens passionnés, des gens qui souvent n’ont pas hésité à se tatouer Accès sur le cœur pour faire la différence nous. 

Les murs de notre journal en auront entendu des confidences, des discussions enflammées, des fous rires, des personnalités fortes débarquées chez Accès sans prévenir, des portes qui claquent, des «Yes!-je-l’ai-signé!», des «On-a-Jean-Pierre Ferland-à-la-Une-cette-semaine!», des «On-va-se-faire-arracher-la-tête»…

Ils auront aussi entendu des déceptions, des frustrations, des peurs, des pleurs… des «Là-Mary-j’pense-qu’on-est-dans-la-merde-jusqu’au cou…» 

Oui!, que de chemin(s) parcouru(s) pour deux jeunes éditrices qui ont appris sur le tas, sans expérience, parachutées dans la jungle de l’information, au milieu des machos de l’édition (et ils sont nombreux, croyez-moi!): «Hey les p’tites! Oubliez ça, partir un journal. Ça prend un demi-million. Menemuuum.» Ouais, ouais, ouais.

Le 13 avril 1998 paraît le premier numéro de votre journal Accès. Né indépendant voilà déjà 13 ans, il est toujours là, toujours aussi indépendant, plus mature sans être plus sage, animé par la volonté passionnée d’informer et de contribuer au débat citoyen de sa communauté, une région pour laquelle nous aimons «faire la différence» depuis nos débuts.

Est qu’on a fait des erreurs ? Ben oui on en fait!

Mais qui n’en n’aurait pas fait dans les circonstances?

13 ans bientôt 100? Qui sait?, le temps passe vite. 

Mais… pour vous dire franchement: je suis pas certaine qu’à 100 ans pas d’dents j’aurai autant de mordant.

D’ici là on remet ça encore un peu? 

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