Saint-Sauveur a le feu aux fesses!

Par Josée Pilotte

Quel spectacle! Quelle organisation aussi.

J’étais très fière de mon village le week-end dernier avec tous ces gens qui grenouillaient partout, ça respirait la santé. Vraiment. Je trouve ça sympa que les organisateurs aient choisi le village de Saint-Sauveur pour y tenir leur évènement du demi-marathon. Ça change le beat, c’était vivant, très inspirant; ça m’a presque fait oublier ma dépression-post-hivernale/manque-de-soleil/y-va-tu-faire-beau-un-de-ces-jours…

Josée Pilotte

Personnellement j’ai couru un 5km avec mon petit Lou, son premier. La madame était ben, ben fière de sa progéniture.

Disons que pour un kid de 12 ans, la course à pied ce n’est pas ce qu’il y a de plus «in», il préfère et de loin, avoir quelque chose qui roule ou qui glisse sous ses pieds que de chausser une paire d’espadrilles pour courir des kilomètres d’asphalte avec sa môman.

N’empêche qu’il était fier de lui au fil d’arrivée.

Ça m’a fait rigoler quand je l’ai vu partir comme une vraie petite bombe dans le dernier droit: «Maman, c’était bizarre, je sentais plus mes jambes, j’entendais plus les gens qui criaient, j’étais comme dans un autre monde»

Je suis partie à rire et je l’ai pris dans mes bras: «Bienvenue dans le merveilleux monde des endorphines, mon fils». La drogue du bonheur de tous les joggeux! Il m’a simplement regardé: «Ouain ben, je suis pas certain d’aimer le feeling moi»

Ça va venir, ça va venir lui ai-je répondu, un jour, tu vas comprendre que c’est très payant les endorphines contre l’angoisse et le stress de nos vies de fous. Ça règle tout plein de petits bobos ce machin-là, ça t’évite même des séances chez le psy chaque mois, et tu sais quoi mon p’tit Lou?!, c’est gratuit et sans risque de dépendance en plus!

Oui c’était sympa toute cette agitation dans le centre du village mais parmi tous les bravos et les cris d’encouragements, parmi tous ces gens d’ici et d’ailleurs, on entendait aussi le questionnement que certains avaient quant à l’état actuel de notre village. «Mon Dieu, mais qu’est-ce qui est arrivé au village?»

Parait-il que ça laisse une impression de tristesse tous ces bâtiments qui ont brulé ces derniers temps. Je peux comprendre. C’est effectivement notre patrimoine – l’âme de notre village – qui est parti en fumée au cours des derniers mois. Sans parler de négligence, on peut parler de malchance. Maintenant on peut compter sur les doigts de notre main ce qui reste de notre bâti d’antan. Alors à quoi va ressembler le Saint-Sauveur de demain? Certains ont des craintes sur ce qui s’envient: construction, coordination des travaux, et surtout de quoi ça aura l’air au final.  J’avoue en avoir aussi.

L’âme d’un village c’est autant des gens que des lieux, des paysages que des bâtiments, de l’histoire passée que celle à venir. J’espère donc que Saint-Sauveur s’inspirera d’un évènement comme ce demi-marathon, vivifiant et tonique, très représentatif de qui nous sommes… Des grands-parents, des parents, des enfants courant côte-à-côte, dans un environnement privilégié. Mais. En ce moment, notre village a besoin d’amour!

Il nous faut un centre-ville qui saura conserver son attrait patrimonial tout en s’adaptant à la modernité d’aujourd’hui. Un centre-ville qui nous ressemble, qui reflète une réelle vision. Et surtout pas un centre-ville «patchwork», sans fil conducteur, banal, sans caractère. Il nous faut un beau village dont nous serons fiers.

Et des mamans qui courent et des enfants qui touchent au bonheur.

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