Hommage à Messieurs Rick Green, Réjean Houle et Guy Lafleur
Par les temps qui courent au Québec on entend parler que de salauds, de fraudeurs et de petits et grands bandits sans aucun sens moral. Pas ou peu de médias font état des actions d’hommes qui, comme vous trois, possèdent des qualités de cœur qui semblent de nos jours en voie de disparition…
Les gestes de compassion que vous accomplissez et que le grand public ignore, sont tout à votre honneur puisqu’ils sont gratuits et qu’ils ne vous rapportent rien, si ce n’est de pouvoir aller dormir le soir avec le sentiment d’avoir donné une grosse dose d’amour à quelqu’un que l’univers a rudement éprouvé en l’envoyant, au beau milieu de sa vie, dans un purgatoire sur terre sans fin, presqu’en isolement total.
Savez-vous messieurs que mon ami Herman Jacobs, l’homme que vous avez eu la grandeur d’âme d’honorer de votre présence et de venir saluer le 1er décembre dernier au Centre Bell était comme vous, un grand gaillard en pleine santé, assoiffé de connaissances, qui initiait son fils Bjorn à un très jeune âge au hockey et autres sports et qui l’encourageait à devenir le bel être humain qu’il est aujourd’hui? Cet homme, à qui vous avez rendu hommage mais avec qui vous n’avez pu avoir de vraie conversation, était un modèle de dévotion et d’amour pour ses enfants avant qu’une terrible maladie ne le prive de presque tous ses moyens. Il parlait quatre langues et pouvait converser sur tous les sujets possibles et imaginables.
Cet homme maintenant physiquement diminué par le SLA (sclérose latérale amyotrophique) maladie qui l’a attaqué en premier lieu au niveau de son élocution, pour ensuite lui infliger ce grand supplice de ne plus pouvoir converser clairement avec tous ceux qu’il aime, lui a aussi fait perdre son gagne-pain et la majorité des ses «amis». Puis, il a perdu l’utilisation de ses jambes, et, a dû renoncer peu à peu à son quotidien habituel, à conduire sa voiture, aussi à tout plein de petits plaisirs, perdus l’un après l’autre, graduellement, jusqu’à la condition dans laquelle il se trouvait quand vous avez fait sa connaissance le jour de ses 60 ans. Confiné à sa chaise roulante et, par le fait même à une mobilité extrêmement réduite, il continue son évolution sur terre en étant un modèle de bonne humeur, de gratitude et de résilience.
Bien sûr, il ne connaitra probablement jamais votre notoriété mais, sans le savoir Messieurs, c’est à un vrai champion à qui vous avez fait cet immense plaisir. Cet être magnifique dont vous ignoriez l’existence jusqu’à ce jour et à qui on a diagnostiqué cette horrible maladie, est un homme extrêmement courageux et l’être humain le plus combatif qu’il m’a été donné de connaître sur cette terre. Sa droiture, son humilité, sa ténacité et son amour de la vie sont peu communs ici-bas. Ses câlins sont les plus vrais et les plus intenses qui se donnent sur cette terre.
Messieurs, votre grandeur d’âme vous honore et je tiens à dire tout haut aux gens qui vous connaissent seulement par votre carrière, combien vous êtes beaux à l’intérieur. Je veux aussi vous dire que votre geste a allumé un grand feu de joie dans mon cœur et, que comme le dit Serge Lama dans sa magnifique chanson Mon ami, mon maître: «Quand le soleil du cœur s’allume, l’éteindre serait un péché».
Merci à vous Messieurs, du fond de mon cœur et de celui des proches d’Herman pour ce que vous êtes et ce que vous avez fait pour lui. Je vous souhaite vraiment que l’Univers vous remette votre bonté au centuple!