Un Laurentien en compétition en Suisse

Par Éric-Olivier Dallard

«Se taper l’Ironman: de kessé ça donne?»

Triathlon, duathlon, Ironman… des sports qui ont le vent dans les voiles…

Alors que se tenait à la Plage Major de Sainte-Agathe le 19 août dernier la 17e édition du Triathlon – Duathlon de Sainte-Agathe à la Plage Major, présenté par SporTriple, l’athlète laurentien Luc Landriault, président de la fédération québécoise Triathlon Québec, participait à une compétition Ironman qui se tenait dernièrement en Suisse. Accès vous avait présenté ce printemps M. Landriault, dans son cahier Hommage à nos sportifs. L’athlète a accepté de nous livrer un captivant témoignage sur ce sport encore trop méconnu et les bienfaits de la discipline qu’il impose à ses sportifs…
«L’Ironman, ça donne quoi de faire cela? Et en plus, c’est quoi l’Ironman? Et bien, chers lecteurs, l’Ironman est un triathlon, dans sa forme originale en passant, qui consiste à 3,8 km de nage, 180 km de vélo et un marathon standard de 42,2 km. 180 kilomètres de vélo, c’est environ la distance de St-Sauveur à Ottawa par Lachute. 42,2 kilomètres de course à pied, c’est Saint-Sauveur à Boisbriand! On m’a déja demandé “T’as combien de jours pour faire cela?” Et je leur répond la vérité “17 heures maximum!” C’est alors que les yeux deviennent gros comme un beau 2 piastre tout brillant. 17 heures! Vous êtes vraiment fêlés dans la tête! Toi ça te prend combien de temps? Et je réponds encore la vérité “Mon meilleur temps c’est 10h57! C’est rien, ça se gagne en 8h20!” Et la fameuse question refait donc encore surface: “Pourquoi fais-tu cela?” Et bien la réponse peut être courte comme très complexe.

La version courte serait pour le simple plaisir. La version complexe serait la suivante Pour le plaisir de se lancer un défi et de voir si nous pouvons l’atteindre. Le défi de l’un sera de simplement terminer dans le temps réglementaire. Pour l’autre, ce sera de se qualifier pour le mythique championnat du monde, l’Ironman d’Hawaii. Peu importe notre âge, notre sexe, notre calibre, notre handicap, il y aura un défi pour chacun des participants. Pour certains, ce sera de combattre des démons qui se sont présentés lors d’une contre-performance. L’américain Mark Allen, 6 fois champion de l’Ironman d’Hawaii sur 12 tentatives a déclaré “12 fois je me suis demandé si j’avais dans les tripes ce qui était nécessaire pour terminer cette course” De quoi briser la confiance de biens des gens! Cette course est donc beaucoup plus un test mental que physique. Croyez-moi lorsque je vous dis que nous sommes tous capables d’atteindre le fil d’arrivée de cette course, avec l’entraînement nécessaire bien sûr. C’est psychologiquement que cette course nous teste réellement. Cette année j’avais un objectif bien précis briser la barre des onze heures. Après une nage pas très jojo de 1h18 et un vélo de 5h49, il me restait 3h57 pour briser la marque de 11h00. Après 21 kilomètres au marathon, il est évident que la fatigue et la douleur s’installent. C’est à ce moment que la vraie partie de plaisir cérébrale débute et que j’ai commencé à chercher dans les petits recoins de mon cerveau, une bonne raison pour arrêter de courir et marcher un peu! Cette recherche a duré une heure et demie! J’ai eu beau chercher, je n’en ai trouvé aucune! J’était directement sur mon objectif, sans aucune douleur importante, avec à vrai dire, rien à me plaindre! Le petit diable au dessus de mon épaule m’a donc dit “Hey le plaignard, bottes-toi l’cul un peu! T’as investis 9 mois de ta vie à te préparer pour cette journée, tu vas pas commencer à de plaindre avec 15 kilomètres à faire! Allez! Cours!… Cours!”

Et c’est ce que j’ai fait. J’ai résisté a la tentation de marcher et j’ai terminé en 10h57. J’ai réalisé, encore une fois (car c’était mon quatrième), qu’en croyant à nos capacités et en étant prêts à payer le prix de l’effort nécessaire, nous sommes tous capables d’accomplir de grandes choses. Car c’est là qu’est le vrai défi. Le défi n’est pas de faire la course. Le défi est dans la volonté et la motivation de s’investir complètement dans la préparation. La course elle-même devient alors la récompense de nos efforts. Et une fois que nous avons compris ce concept, on peut l’appliquer dans toutes les sphères de notre vie. Le philosophe Homère a dit “… il n’existe pas plus grande gloire, aussi longtemps que l’on vit, que les exploits accomplis de ses propres mains et de ses propres pieds.” 

Le respect ne se gagne pas en passant le fil d’arrivée mais bien en se présentant à la ligne de départ!

Voilà de kessé ça donne de faire l’Ironman!»
– Luc Landriault

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