Relations Économiques Québec-France
Par Thomas Gallenne
Lundi 3 octobre dernier, les partenaires de Perspectives 45 ont organisé un déjeuner d’affaires qui se tenait chez Bernard, le fameux traiteur de Saint-Sauveur. Objectif de la rencontre: faire connaître leurs services à des gens bien en vue.
L’aventure de Perspectives 45 a commencé en décembre 2009, quand Luc Richard, avocat et président de Morency, société d’avocats à Montréal, effectuait des démarches exploratoires. Il avait des contacts professionnels avec Jean-Pierre Hild, expert-comptable et commissaire aux comptes, Jean-Baptiste Le Jariel, avocat, et Philippe Calvet, propriétaire du cabinet Performen’s Ressources Humaines, tous trois basés à Lyon. Le partenariat va se concrétiser en 2010 avec la création de Perspectives 45.
C’est au début de 2011 que Pierre
Papillon, comptable agrée et Luc
Landriault, comptable général accrédité, de la société Papillon, Dion et associé, vont se joindre à Perspectives 45.
Perspectives 45 (pour 45e parallèle) est un réseau d’experts en optimisation et développement d’affaires entre le Canada et la France. Ces professionnels offrent des conseils et un support pour le démarrage d’une entreprise. Experts-comptables, avocats ou conseillers en ressources humaines, le futur entrepreneur bénéficie de toutes les ressources au même endroit, avec une couverture nationale pour la France et le Canada.
«Quand on accueille un entrepreneur étranger dans son pays, il faut lui fournir plus de services, l’aider à trouver des locaux, un banquier, à constituer un réseau professionnel», explique Pierre Papillon, offre des services
d’experts comptables, les ressources humaines sont également prises au sérieux à Perspectives 45. «Notre réseau accompagne les futurs entrepreneurs à décrypter les différences culturelles, le monde du travail, les comportements, poursuit Pierre Papillon. En somme, on accompagne les entrepreneurs dans cette traversée entre les deux continents.» Selon lui, l’erreur que commettent souvent les entrepreneurs français venant conquérir le marché québécois est qu’ils se fient sur une langue commune: «vu que l’on parle le français, les Français croient que les Québécois pensent comme eux, alors qu’il existe d’importantes différences culturelles, notamment dans le monde du travail.»
De son côté, Jean-Baptiste Le Jariel, accompagne les Canadiens qui souhaitent s’implanter en France. «Nous commençons quand le projet d’entreprise devient concret, explique l’avocat lyonnais. On prend le relais en validant les projets d’affaires au niveau du droit et de la comptabilité.» Il dit accompagner en moyenne une dizaine d’entreprises canadiennes qui implantent des filiales en France, entre autres dans le domaine de l’édition de logiciels ou encore dans celui de l’industrie de la construction. «Les tissus économiques sont assez comparables entre le Québec et la région Rhône-Alpes, ajoute M. Hild. On retrouve dans cette région de France, de nombreuses entreprises spécialisées dans les jeux vidéos ou en pharmaceutique, sans oublier l’aéronautique.»
Toutefois, le transfert technologique n’est pas si simple. «Pour les Français, le Québec est vu comme un Eldorado, ajoute M. Papillon. On doit se battre contre certaines idées reçues.» Cette situation viendrait selon lui du contexte économique plus difficile en Europe et du fait que l’économie canadienne s’en serait mieux tirée suite à la crise de 2008. «Et puis l’herbe est toujours plus verte chez le voisin», ajoute-t-il. En revanche, M. Le Jariel remarque que les entrepreneurs canadiens venant en France, semblent mieux préparés. «Ces derniers s’attendant à un contexte économique plus difficile en France, ils vont pointer tous les défis et les enjeux auxquels il devront faire face et donc ils seront plus précis dans leur plan d’affaires», conclut l’avocat lyonnais.