Le printemps se fait toujours attendre
Par nathalie-deraspe
On se rappellera de l’hiver 2008 comme de la plus cauchemardesque d’entre toutes. Certains ne verront plus jamais la neige de la même façon.
Une tempête puis une autre. Et encore une autre. Jusque-là, cette accumulation incessante de flocons causait des maux de dos, quelques casse-tête automobiles et beaucoup de frustration, soit. Les enfants avaient la part belle et ne s’en plaignaient pas plus que les centres de ski. Mais le 7 mars, les choses ont viré au cauchemar. Une section du toit d’un dépanneur Ultramar s’est effondré sous le poids de la neige à Saint-Jérôme. Cet incident marquait le début d’une longue série, avant qu’une tragédie ne vienne coûter la vie de trois travailleuses de chez Gourmet Village, à Morin-Heights. Trop, c’est trop.
«Depuis le 9 mars (autre jour de tempête intense), la Ville a reçu 51 appels en provenance de résidence, dont 35 dans une seule semaine», a confié le chef de la division des opérations de Saint-Jérôme, Marc Lapointe. Chaque fois que des commerçants signalaient des anomalies, une équipe d’urgence se rendait sur place pour faire état de la situation. Tour à tour, les magasins Winners, Future Shop, Bureau en gros, Bold’s, Yellow et Corbeil Électro-ménagers ont dû évacuer leurs employés et la clientèle, le temps de procéder au déneigement des toitures. «On ne prenait pas de chances. À chaque appel, on allait inspecter les lieux.» Même chose pour les résidences.
Marc Lapointe est d’avis qu’une alerte régionale aurait pu permettre d’éviter le pire. En émettant un avis indiquant l’ampleur de la situation, les MRC auraient pu suggérer quelques mesures préventives et ainsi éviter la catastrophe. «Ce qu’on a vécu cet hiver, c’est un bon apprentissage pour l’avenir.»