(Photo : Andy Vathis)
La gérante de l’équipe Pittstop, Rébecca Beaumont, et Zorak Paillé, tout sourire en Europe. Photo: Andy Vathis

Vélo de montagne : Zorak Paillé apprend à la dure

Par Luc Robert

À sa première saison chez les hommes, le cycliste sauverois Zorak Paillé met de l’expérience en banque en se frottant aux meilleurs pédaliers du cross-country (XCO) mondial. Le jeune adulte de 18 ans compétitionne maintenant aux côtés de la crème, en étant une recrue sur le circuit des U23, soit des athlètes âgés de 19 à 22 ans.

« C’est un tout autre calibre que d’être confronté constamment aux hommes. Lorsque tu pars 70e sur 140 coureurs, tu ne penses pas en fonction du top 10 au final. Au cross-country olympique, le gros niveau se situe en Europe et c’est là que je me frotte à eux pour m’améliorer », a-t-il soutenu depuis l’Autriche.

Le truc

Sur les parcours mondiaux, l’idée reste d’améliorer graduellement sa place au départ.

« Tu espères aller chercher le prochain coureur devant toi. Tu ne dois pas te crever à courir après les meneurs du peloton. Le truc, c’est de venir prendre part à des épreuves américaines et canadiennes, où il y a moins de coureurs de calibre international. Tu engranges alors des précieux points de classement UCI (Union cycliste internationale), qui eux te permettent ensuite d’avoir une meilleure position de départ aux épreuves relevées d’Europe. Quand tu démarres 30e, au lieu de 70e, tu as l’occasion de viser un top 20. Ça t’aide mentalement, plutôt que de te battre loin à l’arrière-plan », a-t-il justifié.

Zorak Paillé
Zorak Paillé en action. Il effectue la navette entre deux continents. Photo: Andy Vathis

Gérer les occasions

Paillé se trouve ainsi souvent en transit entre l’Europe et l’Amérique du Nord. L’éreintant calendrier fait l’objet d’une stratégie particulière.

« On a les mêmes bases chez les U23 qu’au niveau junior, mais la gérance de course diffère. Contre les meilleurs mondiaux, si je me trouve 60e, ça ne me donne rien de me vider pour les dépasser, car ils reviendront sur moi quelques tours plus tard. Il faut plutôt gérer sa course comme un marathon et savoir quand exploiter les chances, si un autre s’affaiblit », a-t-il soulevé.

Ses résultats en Coupe du monde démontrent la compétition féroce que se livrent les meilleurs coureurs du plateau : 76e en Tchéquie le 12 mai, 66e en Suisse le 9 juin et 58e le 15 juin en Autriche.

« Au cross-country, il n’y a pas d’équipier pour te protéger. C’est très individuel. Le seul temps où tu peux être stratégique avec un allié, c’est sur les courtes pistes. En circuit miniature, il peut y avoir des jeux d’échecs avec certains copains. »

Paillé a pris une 35e position à une course nationale en Italie, le 6 juin dernier, ainsi qu’une 6e place (9e sur courte piste) le 23 mai au Wisconsin, lors d’une épreuve du circuit américain. Il voyage maintenant vers Whistler, en Colombie-Britannique, pour participer à une Coupe canadienne le 24 juin.

« C’est beaucoup de voyagement pour une première année adulte. Je me tire bien d’affaires dans les circonstances, après avoir été ralenti par une amygdalite, au Championnat canadien sur gravillons en Ontario. Je ne me plains pas de mon sort et je progresse dans l’adversité », a achevé le membre de l’équipe cycliste Pittstop.

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