Covid-19 : Les élus craignent de tomber en zone rouge

Par Marie-Catherine Goudreau

Alors que le gouverne-ment annonçait la semaine dernière que certaines régions de la province passaient au rouge, certains élus régionaux des Laurentides s’inquiètent que leur région soit menacée par les touristes qui se déplacent entre les différentes zones.

La ville de Saint-Sauveur, épicentre du tourisme dans les Laurentides, a reçu une quantité importante de visiteurs lors des derniers week-ends, ce qui inquiète le maire, Jacques Gariépy ainsi que la mairesse de la ville de Sainte-Adèle, Nadine Brière, qui espèrent que le gouvernement soit plus sévère dans ses mesures. Lors d’une rencontre entre les élus de la MRC des Pays-d’en-Haut et la Sûreté du Québec, vendredi le 2 octobre dernier, des mesures ont été prises pour limiter les déplacements des personnes provenant des zones rouges. Il y a donc eu plusieurs barrages routiers au cours de la dernière fin de semaine pour sensibiliser la population dans tout le territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut. Ils étaient situés notamment à la sortie 60
à Saint-Sauveur et recommandaient aux personnes de retourner à leur domicile si leur visite ne s’avérait pas nécessaire.

Il ne s’agissait pas de barrages routiers comme nous en avons connus au printemps dernier, car les policiers ne pouvaient pas donner de contraventions puisqu’il n’y a pas de décret actuellement qui interdit aux gens de se déplacer de région en région. « La Sûreté du Québec m’a assuré – à mon grand désespoir, car ce n’est pas ce que je voulais entendre – que les policiers n’avaient pas de mandat pour donner des contraventions aux personnes vivant dans les zones rouges qui iraient dans les restaurants de Saint-Sauveur », déplore M. Gariépy.

Plus d’outils

Le préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut, André Genest, ne s’inquiète pas de la situation : « Les gens sont disciplinés et gardent leur distance. Je n’ai pas plus peur qu’avant et je crois que tant que la population suit les règles, il n’y a pas nécessairement de problèmes. » Il soutient que dans la MRC, le nombre de cas n’est pas très élevé et que les municipalités sont mieux préparées qu’au printemps. « Nous avons beaucoup plus d’outils qui sont à notre disposition, par exemple les policiers peuvent donner des contraventions de 1000$ », souligne-t-il.

Mais quels sont les pouvoirs de la MRC dans cette situation ? « Ce qu’on peut faire actuellement, c’est sensibiliser entre autres la Santé publique et les différents ministères. Si éventuellement, les cas continuent d’augmenter, nous allons demander des contrôles routiers comme nous l’avions fait au printemps dernier. » Il note également que les municipalités de la MRC n’ont pas fait l’objet d’éclosion, et ce, malgré le nombre élevé des touristes. On compte actuellement 10 cas actifs de la Covid-19 sur le territoire des Pays-d’en-Haut en date du 1er octobre. « Les chiffres ne sont pas alarmants. Lorsque les gens sont inquiets, nous pouvons les rassurer avec les statistiques », souligne M. Genest.

Barrages routiers : une solution ?

Pour Nadine Brière, ce sont les touristes d’un jour qui représentent un plus gros problème : « Ce sont des touristes qui viennent profiter, par exemple, des sentiers ou des restaurants pour la journée, puis qui retournent à leur maison après. Ce genre de visite pourrait contribuer à la propagation du virus. […] À l’opposé, je crois que les personnes qui viennent profiter de leur chalet pour le week-end ne sont pas un risque et feront attention, notamment en effectuant leur course dans leur zone », souligne-t-elle.

Nadine Brière, mairesse de Sainte-Adèle.

La mairesse de Saint-Adèle est partagée à l’idée des contrôles routiers, car elle ne souhaiterait pas que les gens qui ont des chalets ou une deuxième maison dans la région ne puissent pas s’y rendre. « Il serait triste de priver des gens de venir à leur chalet, alors que j’ai la conviction que ces villégiateurs vont respecter les règles. »

Kathy Poulin, mairesse de la ville de Val-David, croit que la solution se trouve principalement dans la sensibilisation aux mesures sanitaires et dans l’appel au respect des consignes. Si les contrôles routiers effectués sur le territoire durant le week-end ont été efficaces pour dissuader et renforcer le message, elle croit que l’interdiction de déplacement entre les zones serait trop complexe. En effet, étant donné que ce ne sont pas seulement les services essentiels qui sont ouverts et que les gens travaillent parfois dans différentes zones, elle pense qu’il faut d’abord appeler au jugement et à la responsabilité de la population.

À ce sujet, le maire de Saint-Sauveur souhaiterait le retour des barrages routiers comme ceux du printemps. « Ce serait dommage pour les commerçants et les restaurants, c’est certain, mais ce serait aux citoyens de venir encourager l’achat local. »

« Injustices »

Mme Brière dénonce également les injustices que créent la pandémie et le confinement, notamment pour les entre-prises dans les zones oranges : « Je vois les complexes hôteliers ou les auberges qui ont des annulations parce que les gens ne veulent pas changer de zones, ce qui peut se comprendre. Toutefois, ces entreprises ne font pas partie du plan d’aide économique du gouvernement qui s’applique seulement dans les zones rouges. » Elle souligne aussi un manque de clarté dans les consignes gouvernementales et tient à rappeler que des personnes en zones oranges ne peuvent pas se rendre dans les zones rouges pour faire leurs emplettes et qu’il est nécessaire d’acheter plutôt dans les commerces locaux.

2 commentaires

  1. Le Préfet André Genest suit la vague sans faire d’effort se disant rassuré du comportement des touristes. Sa seule initiative est d’observer le feuillage disparaitre et son colorie tout en attendant que notre paysage soit teinté de rouge.Tant qu’au Maire Gariépy, il vient de constater que les touristes venant de la zone rouge viennent allègrement s’assoir dans les restaurants, le côtoyant. Bref, des élus qui surfent sans vraiment être préoccupé de notre situation.

  2. Il est écrit en debut d’acticle « gouverne-ment ». C’est une erreur ou c’est volontaire. Dans le second cas ce serait tout à fait déplacé et discréditerait tout ce qui suit.

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