Des motoneiges dans le parc du Mont-Tremblant : Le gouvernement Legault dans la tourmente ?
Par Rédaction
Véronique Piché – La saison de la motoneige est bel et bien commencée. Toutefois, dans le dossier d’accès au sentier qui traverse le parc national du Mont-Tremblant entre Saint-Donat et Saint-Michel-des-Saints, le ministère concerné n’a pas encore rendu sa décision.
« J’ai seulement dit qu’il y aurait une annonce sous peu », raconte au téléphone Véronique Boulanger. L’attachée de presse du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) se dit surprise de l’effet boule de neige qu’a créé sa déclaration auprès d’un journaliste du Devoir. « Positive ou négative. Je ne peux pas vous le dire », conclut-elle. L’annonce est prévue cette semaine.
Les membres du Club Motoneige Saint-Donat, eux, sont déjà en mode réjouissance. Une photo de l’article-papier du Devoir qui titrait « La CAQ ouvre le parc aux motoneiges » est publié sur son site Facebook. S’en suivent plus d’une centaine de commentaires et de partages. Mais aussi des émoticônes de confettis et de bouteilles de champagne.
Ailleurs au Québec
Actuellement, nulle part au Québec les motoneiges n’ont le droit d’accéder à un parc national. C’est dans la loi sur les parcs. Toutefois, cette même loi donne au ministre responsable des Forêts, de la Faune et des Parcs le pouvoir d’autoriser le passage de ces véhicules récréatifs dans un parc national. Plusieurs personnes de Saint-Donat – et d’ailleurs – attendent avec impatience la décision du ministre Dufour.
En campagne électorale, trois caquistes, Benoît Charrette (Deux-Montagnes, réélu), Nadine Girault (Bertrand, élue) et Chantal Jeannotte (Labelle, élue) se sont rendus à Saint-Donat. L’Information du Nord a rappelé la promesse du gouvernement de la CAQ de réouvrir le tronçon permettant aux motoneiges de transiter plus rapidement entre Saint-Michel-des-Saints et Saint-Donat, par le parc.
Et les objectifs environnementaux ?
Pier-Olivier Boudreault est biologiste en conservation auprès de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP). Il explique que le Canada s’est engagé dans une convention pour la diversité biologique. Une sorte de protocole de Kyoto, mais pour la conservation. « Comme nous sommes à la traîne dans l’atteinte de nos objectifs, pourquoi prendre des décisions qui vont affaiblir les aires protégées existantes ? », questionne le biologiste. D’ici 2020, nous devrions avoir atteint 17 % de territoire protégé, alors que la province en compte actuellement autour de 10 %.
Jointe par téléphone il y a quelques semaines, la députée de Labelle Chantal Jeannotte soulignait la présence d’un enjeu économique précis pour Saint-Donat dans ce dossier. Selon elle, la question sera réglée pour cet hiver, car c’est une promesse de son parti.
À la veille d’une décision qui pourrait créer un précédent, nous n’avons pu obtenir les commentaires de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). « Il n’appartient pas à la Sépaq, incluant ses employés, de se prononcer sur les autorisations octroyées par le MFFP. »
Quant à Nadine Girault, députée de Bertrand où se trouve Saint-Donat, elle commentera lorsque l’annonce sera faite.