Parmi les idées lancées par Ugo Cavenaghi, il y a celle d'abolir les centres de services scolaire et d'accroître l'autonomie des écoles publiques.

Osons une école entrepreneuriale : un essai pour du changement

Par Alec Brideau

Dans son essai Osons une école entrepreneuriale, Ugo Cavenaghi partage 10 propositions pour transformer l’éducation au Québec. Président-directeur général du Collège Sainte-Anne, ce dernier considère que des changements doivent être faits pour permettre d’évoluer dans le milieu et d’aider les jeunes à s’épanouir le mieux possible. Selon l’auteur, ces changements sont impératifs.

« Dans une ère de changements incessants, nous ne pouvons plus nous accrocher à des méthodes d’enseignement dépassées, pouvons-nous lire dans la préface de son essai. Nous devons oser innover, prendre des risques et repenser en profondeur la manière dont nous préparons nos enfants à l’avenir. La vision entrepreneuriale de l’éducation qu’incarne Ugo Cavenaghi répond à cet appel sans la moindre hésitation. »

Parmi les idées lancées par M. Cavenaghi, il y a celle d’abolir les centres de services scolaire et d’accroître l’autonomie des écoles publiques. Selon lui, les centres de services scolaires ralentissent la prise de décisions parce qu’ils centralisent la gestion des ressources humaines, financières et matérielles.

M. Cavenaghi propose également la décentralisation des syndicats afin de répondre à la réalité de chaque école. Il explique dans son essai que les centrales syndicales ne comprennent pas toujours les enjeux que chaque école peut vivre. Les syndicats locaux ont souvent une meilleure com- préhension des enjeux locaux.

Le journal Le Nord s’est entretenu avec l’auteur au sujet de son ouvrage.

Alec Brideau (A.B.) : Comment êtes-vous arrivé à ces 10 propositions ?

Ugo Cavenaghi (U.C.) : C’est le quatrième bouquin que j’écris, les trois précédents avec Isabelle Senécal. Aussi, ça fait quand même 30-35 ans que je suis en éducation, et dans la direction depuis longtemps. J’entends, je regarde, je participe régulièrement à des conférences.

Puis, ce que me disent les gens, c’est toujours la même chose : on n’a pas d’autonomie, on n’a pas de marge de manœuvre, etc. Bref, ces propositions sont basées sur l’expérience, ce qu’on me dit, ce qu’on vit, ce qu’on voit, et ce qu’on vit aussi à la maison.

A.B. : J’imagine que le but avec ces propositions, c’est de faire réfléchir pour qu’il y ait des changements ? Mais si c’est le cas, pourquoi 10 ? Pourquoi ne pas commencer avec quelques-unes ?

U.C. : Parce que l’éducation, c’est un dossier complexe. Là, je touche à différentes choses, même l’aspect du bâtiment avec le coût de la construction des écoles.

Pour ce qui est des programmes publics ou privés, on en a qui sont là depuis 20-30 ans. Ils sont totalement en retard avec ce qui se passe actuellement dans la société.

Au départ, j’avais autour de 20 propositions, que j’ai ramené à 10. Donc, si vous voulez me ramener à 3, ça va être dur de choisir.

A.B. : Les 20 premières pages de votre essai avancent que le côté pratique n’est pas assez présent à l’école. C’est comme si on ne bougeait pas assez, ou qu’on n’apprenait pas assez d’une autre manière qu’avec un crayon et une feuille de papier. Avez-vous ce sentiment ?

U.C. : Le milieu est comme ça, mais ce n’est pas le seul. La santé, ce n’est pas très innovant non plus. Le milieu d’éducation est très traditionnel et c’est très difficile de le faire changer.

C’est un enjeu qui n’est pas facile. C’est la raison pour laquelle nous, on fait des ouvrages. Nous, on a réussi à faire des changements dans le même cadre légal que toutes les écoles. On voit bien les résultats auprès des jeunes. Tout ce qu’on veut faire, c’est partager ce qu’on fait.

On est relativement audacieux pour dire qu’on y va. On est courageux. On se lance et on verra bien ce que ça donne.


Depuis 2009, le Collège Sainte-Anne ne recrute plus ses élèves sur la seule base des notes d’examens d’admission. « Nous préférons une approche holistique, qui considère le jeune dans son ensemble », peut-on lire dans l’essai de M. Cavenaghi. D’autres notes, comme des anciens bulletins, ainsi que la personnalité de l’élève, sont aussi considérés pour donner un meilleur point de vue qu’un examen réalisé dans le stress du moment.

Le Collège Sainte-Anne a été nommé l’entreprise de l’année pour les Mercuriades 2024.

L’ouvrage est disponible en version papier et électronique.

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