Hypersexualisation chez les jeunes
Par marjorie-roy
OUI! À L’INTIMITÉ
Malgré la diffusion de modèles féminins hypersexualisés à la «Madonna» et la pression parfois forte des pairs, la nouvelle génération ne voit pas le sexe comme un simple jeu ou comme un moyen d’attirer l’autre. Une vision qui s’éloigne à petits pas de ce que la société a tendance à projeter, une sexualité gratuite, diffusée sans trop de limite. Parmi les jeunes, âgés entre 15 et 16 ans, et rencontrés à la fin de leur année scolaire, certains avouent que la sexualité se doit d’être avant tout un moment privilégié avec la personne de son choix. «Le sexe ce n’est pas seulement ce qu’on voit à la télévision. Ça peut être beau et rester beau dans la mesure où ça reste dans notre intimité», explique Elizabeth. La sexualité a peut-être au cours des années perdu de sa valeur primaire, soit la conception d’un enfant, pour ainsi laisser place au plaisir. Toutefois afin de remettre des limites ou d’apprivoiser la chose autrement, les jeunes interrogés admettent l’importance d’une intimité conservée et surtout respectée. «C’est à nous de mettre nos limites et de dire non si cela ne nous tente pas. Personne n’est prêt en même temps pour sa première fois et ce qui se passe à ce moment-là est privé. Ce n’est pas parce que nos amis le font que nous aussi on doit le faire», raconte une adolescente de Sainte-Adèle. On remarque qu’après le temps du «sexe, drogue et rock’n’roll», un certain retour de balancier s’effectue de par lui-même. Un retour aux valeurs de bases où l’image de soi prend toute son importance.
La fête demeure une circonstance où l’influence et l’humour peuvent parfois prendre le dessus du jugement, et ce, sans nécessairement aller à l’encontre du respect que s’accordent les jeunes envers leur corps et leurs principes. «Il ne faut pas tout prendre au premier degré. Un party qui met de l’avant des scènes ou des jeux à caractère sexuel peut être drôle aussi, explique Robin. Ça dépend toujours à quel point on embarque dans le jeu et pourquoi on le fait.» Selon lui, l’image banalisée du comportement sexuel des jeunes, véhiculée durant la soirée «sexe» tenue au Bourbon Street, explique en partie pourquoi les participants ont agi ainsi. Robin croit qu’«il y a des filles qui sont prêtes à beaucoup pour plaire aux garçons. Elles ont peut-être embarqué dans le jeu pour rire comme pour plaire. C’est à elles de définir leurs limites et de gérer leur réputation après.» L’image de soi est sans contredit un facteur clé dans le choix des actes des adolescents. «La réputation d’une personne est en gros ce qui la définit à notre âge, poursuit Elizabeth. On a souvent tendance à juger, mais avant d’agir il faut quand même penser à la portée de nos actes.» L’honneur des ados au niveau de leur cercle d’amis favoriserait un meilleur jugement lorsqu’il serait question de se porter volontaire à des divertissements à tendance sexuelle. Il y a ainsi une réorientation des balises de vie dans un contexte en apparence débridé.
Les futurs adultes que sont nos jeunes, reconnaîtraient finalement l’importance d’avoir certaines limites dans la mise en scène, dans l’exploitation de la sexualité, dans une ère où elle est banalisée à leurs yeux.