(Photo : Archives)
Danielle Desjardins, mairesse.
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La mairesse Desjardins veut limiter les projets intégrés

Par Luc Robert - Initiative de journalisme local

La mairesse de Wentworth-Nord, Mme Danielle Desjardins, entend réduire les zones autorisées pour la construction de projets intégrés sur son territoire.

La première citoyenne en a gros sur le cœur, concernant les tactiques utilisées par certains promoteurs pour les édifier.

« Les promoteurs sont astucieux et trouvent tous les trucs pour rentabiliser leur projet au maximum, avant de partir ensuite, ni vu, ni connu. La Municipalité doit ensuite gérer les contre-coups de leurs décisions : des plaintes et de multiples frais nous retombent sur le dos, car nous demeurons ici, nous », a-t-elle déploré.

« Les promoteurs sont astucieux et trouvent tous les trucs pour rentabiliser leur projet au maximum, avant de partir ensuite, ni vu, ni connu. » – Danielle Desjardins

Le conseil municipal de Wentworth-Nord étudie d’ailleurs plusieurs solutions pour mieux encadrer les projets intégrés.

« Nous réévaluons en détails les règles des projets intégrés. Il faudrait restreindre à trois chambres ces futurs projets. On a vu des cas, comme à Chateauguay, où des promoteurs ont maximisé les construc-tions jusqu’à 11 chambres. Plusieurs pièces avaient jusqu’à trois lits doubles. On ne parle plus ici de locations à moyen ou long terme, mais de gens sur le party qui louent à court terme, avec des fêtes qui accueillent jusqu’à 50 personnes, en raison d’annonces spécialisées publiées sur Internet. On veut éviter ça à Wentworth-Nord », a espéré tout haut Mme Desjardins.

Préserver la quiétude

Différentes interprétations pourraient aider à modifier la tendance que prennent les locations et les constructions.

« Celles qui sont déjà construites ont un droit acquis. Des proprios disent toutefois faire un « usage accessoire » de leur nouvelle maison, alors qu’en fait, c’est rendu un usage principal. Si ça continue, on va devenir un centre d’hôtellerie à Wentworth-Nord. Les promoteurs ne remettent rien à la municipalité, mais ils produisent jusqu’à 1 000 $ de déchets. Une famille normale de trois personnes en produit pour 300 $. Certaines gens viennent faire le party quelques jours et on se retrouve avec une multitude de sacs de vidange les lundis matin, souvent lancés à côté des bacs semi-enfouis. On voit la situation dépérir et on doit d’agir », a repris Mme Desjardins.

La mairesse regarde ce qui se fait ailleurs pour s’inspirer des mesures correctives à apporter.

« Un peu comme à Saint-Hippolyte, on va regarder si on ne pourrait pas légiférer pour les locations à court terme. Ce sont nos citoyens permanents qui perdent leur quiétude et qui subissent les excès d’une minorité. On va créer un comité d’impacts, pour établir comment on peut réduire les nuisances. Ce sont les citoyens permanents qui paient les taxes et qui ont droit au respect et à la tranquillité. »

D’autres idées issues des grandes villes pourraient également être appliquées en campagne.

« Prenons le principe des allées véhiculaires, qui sont censées être réservées pour les familles et les aînés du secteur. Certains promoteurs les font plus larges, pour accommoder plus de visiteurs, dans leurs projets intégrés. Ça devrait fonctionner de la même façon que les condos : les réparations et le déneigement devraient être divisés entre les proprios, selon des chartes précises. Ce n’est pas à la Muni-cipalité de jouer le rôle d’arbitre, ou de recevoir le fardeau de l’entretien d’un chemin privé. Actuellement, les promoteurs disparaissent trop vite et s’en lavent les mains : ils ne voient aucune obligation légale et laissent les municipalités se sortir seules des guêpiers », a-t-elle déploré.

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