L'Usine Rolland

La Rolland passe aux mains de deux hommes d’affaires de Baie-Comeau

Par Luc Robert

Les hommes d’affaires Danny Dreige et Guy Degrâce, de la Côte-Nord, ont mis la main sur la Rolland de Sainte-Adèle, le mardi 15 février dernier, chez un notaire montréalais.

Si le prix d’achat de l’usine centenaire et de quelques terrains avoisinants n’a pas été dévoilé, il a toutefois été possible d’apprendre que les anciens proprios ont connu leur part de déboires avec ces immeubles.

Messieurs Guy Degrâce et Danny Dreige entendent conserver la vocation récréotouristique de la Rolland. Photo : Courtoisie

« On a acheté la Rolland après sa saisie auprès des (Antoine et Joseph) Maalouf. Ils avaient 4 M$ de créances, 90 000 $ en retard de taxes municipales et scolaires, mis à part les 370 000 $ en hypothèque impayée. Nous sommes deux partenaires faisant de l’immobilier ensemble depuis près de deux ans et nous connaissons le fonctionnement des affaires. Nous avons mis de l’ordre là-dedans et payé les créanciers », a expliqué M. Dreige, aussi ophtalmologiste dans une clinique privée de Québec.

Les nouveaux proprios ont expliqué en termes concrets leurs intentions concernant la célèbre usine désaffectée de Sainte-Adèle.

« Nous ne sommes pas des développeurs et ne tenons aucunement à faire de la Rolland un Disney World du Nord. Nous avons l’intention de poursuivre les rénovations, qui sont à moitié réalisées. L’idée est d’instaurer un genre de musée dans l’usine principale. La bâtisse centenaire possède des assises solides, comme c’est le cas d’autres constructions du 19e siècle. On pourrait aussi ériger quelques chalets dans la périphérie pour les louer ensuite. Il y a un superbe cachet à mettre en valeur », a poursuivi M. Dreige.

Ce dernier et son partenaire dans l’aventure, l’ingénieur Guy Degrâce, ont bien calculé leur arrivée dans les Pays-d’en-Haut.

« On n’a pas l’intention de faire changer le zonage récréotouristique, mais de travailler selon le zonage actuellement retenu. Nous sommes rapides en affaires et nous avions déjà procédé à l’évaluation du potentiel de l’endroit depuis trois mois. La Ville de Sainte-Adèle et la MRC des Pays-d’en-Haut ont été bien corrects, en nous fournissant une liste d’urbanistes privés pour mieux entreprendre notre démarche. On a mieux compris la topographie du secteur. On ne fera pas du développement sauvage ici, soyez rassurés. »

Les deux investisseurs ont tenu deux rencontres virtuelles avec les représentants de la Ville et de la MRC des Pays-d’en-Haut.

« Encore lundi dernier, nous avons rencontré sur place Mme Chantal Ladouceur, de la MRC, pour savoir ce qui peut être fait de manière consciencieuse pour l’environnement. Nous avons été charmés par le site. Les terrains sont très intéressants à visualiser. Je crois que ce serait une erreur de démanteler une bâtisse comme l’usine, un crime contre l’histoire. Il y a des artéfacts, des choses à restaurer et à exposer dans leur état d’origine », a poursuivi celui qui a des intérêts financiers aussi disparates que dans un camping et un centre équestre.

« Nous prévoyons des travaux de remise en état de deux ans. Nous voulons retaper les lieux selon leur origine. Nous sommes loin d’être des développeurs requins. Il y a un beau territoire à maintenir et à revaloriser ici », a évalué M. Dreige.

Le médecin spécialiste des yeux a rencontré plusieurs intervenants, à la Rolland, afin de s’imprégner de la charge historique locale.

« Nous avons rencontré les locataires. On va s’occuper du déneigement, des travaux, ainsi que de la remise aux normes, pour suivre celles de la sécurité des incendies. Quand tu y mets du cœur, il y a toujours moyen de parvenir à tes fins, dans le respect », a terminé celui qui a grandi à Laval, avant d’aller faire son cours universitaire à Québec, cette fois à l’Université Laval du secteur Sainte-Foy.

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