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Laurentides : Près de 5000 personnes âgées maltraitées

Par Journal Accès

Isabelle Houle

Le CISSS des Laurentides note qu’en 2015, près de 5000 personnes de 65 ans et plus ont subi de la maltraitance. Plusieurs mesures ont été prises pour mieux identifier ce phénomène et, surtout, pour le dénoncer.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSS) définit la maltraitance comme suit : « un acte unique ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime ».
Myriam Sabourin, agente d’information au CISSS des Laurentides, soutient que la personne victime ne réalise pas toujours ce qu’elle subit. « Les liens entre les victimes et les agresseurs empêchent souvent de voir clair. La plupart du temps, les cas de maltraitance se passent à la maison. Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée, se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée. »

Projet de loi et mesures

Le projet de loi n°115, visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité, discuté récemment en commission parlementaire, ne fait pas l’unanimité. En effet, le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) considère que « le projet de loi actuel vise principalement le secteur de la santé et des services sociaux, alors que la majorité des actes de maltraitance ont lieu ailleurs, à domicile très souvent ».
« Il reste des finalités à instaurer à ce projet de loi. Comment on peut s’assurer que les gens sont protégés à domicile? », demande le président du RPCU, Claude Ménard. Ce dernier affirme aussi que plusieurs employés fautifs en institution sont protégés. Le RPCU fait remarquer que « l’article 76.8 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS), qui n’est pas amendé, empêche d’inscrire une plainte des usagers au dossier de l’employé et que, d’autre part, les conventions collectives font en sorte que les sanctions disciplinaires sont retirées du dossier après un an. Ainsi, un employé maltraitant voit son acte répréhensible disparaître de son dossier après une année comme si rien n’avait eu lieu et que l’on réglait ainsi la maltraitance ».
Le RPCU demande que le projet de loi fasse l’objet d’une bonification substantielle basée sur plusieurs recommandations, notamment qu’en cas de plainte de maltraitance, la personne visée par la plainte soit retirée de l’environnement de la personne qui porte plainte, et que les moyens de surveillance tels que les caméras soient autorisés afin de protéger les personnes vulnérables.

Comités contre la maltraitance

Depuis peu, des comités pour contrer les maltraitances envers les aînés ont été formés dans la région. Ceux-ci sont composés de plusieurs intervenants notamment : le CISSS des Laurentides, les corps policiers (municipaux et SQ), les coopératives d’économie sociale, les élus municipaux, paroisses et organismes locaux. Le but étant entre autres de sensibiliser les aînés en résidences privées, en CHSLD et en CH, de sensibiliser le personnel et les bénévoles, de consolider le partenariat et la concertation en définissant mieux les rôles de chacun et les mécanismes de collaboration, d’amener les aînés à ne pas banaliser l’abus et leur apprendre à dire non dans le respect de leurs choix et de leur autonomie, à améliorer l’intervention dans les cas complexes et à promouvoir l’intervention intergénérationnelle.

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