Le statu quo mine le Québec :

Par Thomas Gallenne

300 millions de litres déversés ces cinq dernières années

À la veille de la reprise des travaux parlementaires à Québec, les membres de la coalition Québec meilleure mine pressent les élus de s’élever au-dessus des luttes partisanes pour adopter une nouvelle Loi sur les mines du Québec, le 3e essai depuis 2009.  -Par TG

«Pendant que les élus tergiversent à Québec, les mines continuent d’avancer sans aucun nouvel encadrement pour l’environnement et les citoyens, insiste Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition. Nous estimons qu’il y a eu au moins 12 déversements miniers ces cinq dernières années, lesquels ont rejeté près de 300 millions de litres de résidus miniers et liquides dans des lacs et des rivières du Québec.» À sa connaissance, aucune pénalité n’a été portée contre les minières fautives. «C’est inacceptable. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le régime minier québécois et il faut rapidement corriger le tir», ajoute-t-il.

La coalition Québec meilleure mine présentait vendredi dernier un mémoire devant la commission parlementaire qui se penche sur la réforme de la Loi sur les mines du Québec (projet de loi 43).

Cinq inspecteurs pour tout le Québec!

La Coalition dénonce également le fait que le ministère de l’Environnement compte l’équivalent de cinq inspecteurs à temps plein au contrôle environnemental de 24 mines, de dizaines de projets en développement et de centaines de projets d’exploration, sans compter les dizaines de sites miniers abandonnés. «Tout comme le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), nous sommes très inquiets du régime “d’autosurveillance” qui prévaut actuellement dans le secteur minier et par la perte d’expertise dans les ministères responsables d’encadrer les mines», appuie Marc Nantel, premier vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et résident de l’Abitibi-Témiscamingue, l’une des trois principales régions minières du Québec.

Impunité minière

Anne-Marie Saint-Cerny, directrice de la Société pour vaincre la pollution (SVP) dénonce le fait que des minières déversent des millions de litres de résidus miniers et liquides dans des lacs et des rivières sans aucune conséquence, sans aucune pénalité. «Comment peut-on accepter qu’une minière reçoive 99 avis d’infractions environnementales et plus de 1170 plaintes depuis 2009, sans aucune conséquence? Ou encore que l’industrie ne versera aucun sou des 1,2 milliard qu’il en coûtera pour restaurer les sites miniers abandonnés du Québec?», s’interroge celle pour qui l’environnement et les citoyens sont les premiers à écoper de ce «manque flagrant d’encadrement dans les mines». La SVP préconise en ce sens la mise sur pied de comités de suivis indépendants, compétents et bien financés pour assurer un contrôle serré des projets miniers sur le terrain.

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