L’événement sportif Course MEC de Sainte-Adèle terni par une intervention policière démesurée
Par Journal Accès
Lettre ouverte
M. Robert Milot, maire de Sainte-Adèle, et M. Éric Carle, directeur du Service de police du poste de la SQ de la MRC des Pays-d’en-Haut.
Le samedi 10 juin dernier au matin se tenait l’une des étapes des courses MEC présentées tout au cours de l’été dans différentes régions entourant le grand Montréal. Le circuit débutait sa tournée sur le site enchanteur du Chantecler de Ste-Adèle. Plus de 490 participants étaient présents à l’événement sans compter les différents accompagnateurs. L’engouement pour cette épreuve a généré un problème de logistique puisque l’accessibilité aux places de stationnement disponibles fut rapidement saturée jusqu’au chemin du Mont Loup-Garou. Une vague importante de voitures a ainsi dû se rabattre sur l’accotement du chemin du Mont Loup-Garou pour prévenir la formation d’un bouchon qui aurait alors limité une circulation sécuritaire dans le secteur. Les participants ont heureusement eu le souci de placer leur véhicule à la limite des fossés pour éviter un étranglement du chemin. Fait particulier, aucun policier n’était pourtant sur place pour soutenir le bon déroulement ou la sécurité d’accès près du site depuis son ouverture alors qu’il est indéniable qu’une affluence importante est toujours à considérer dans de tels événements d’envergure.
Pendant que la majorité des participants étaient toujours « détenus » dans les sentiers à s’adonner à leur discipline, deux autopatrouilles de la SQ (quatre agents) se sont pointées vers 10h 45 sur le chemin du Mont Loup-Garou pour distribuer allègrement et avec bassesse des contraventions à chaque véhicule stationné près du site. Malgré l’intervention de certains participants et accompagnateurs qui ont interpellé directement les agents en présentant de nombreux arguments concernant la tenue d’un événement spécial, la logistique déficiente du stationnement ou tout simplement le « gros bon sens », la préoccupation première et la détermination principale des agents se sont plutôt traduites par un dédoublement d’effort à remplir un maximum de constats d’infraction dans un très court laps de temps. Plusieurs personnes ont alerté les organisateurs, les accompagnateurs et autres pour tenter de faire déplacer certains véhicules avant l’émission de constats supplémentaires. Ce fut peine perdue, car les policiers ont été bien plus rapides avec leurs stylos que les coureurs dont les jambes étaient déjà meurtries par leur épreuve de course.
Cette pratique douteuse des policiers à rentabiliser leur « collecte » leur permettait de compléter « curieusement » leur manœuvre tout juste avant leur période du dîner. Les policiers étaient tellement obnubilés par leur rendement d’efficacité qu’ils en ont négligé de se garer eux-mêmes dans un endroit approprié, et ce, tous gyrophares éteints. L’une des patrouilles était dans l’entrée d’une résidence privée alors que la seconde était stationnée devant les boîtes postales où les constats étaient apposés aux voitures à proximité du même endroit. Il faut croire que les patrouilleurs ont aussi éprouvé des difficultés de stationnement! Cette attitude teintée de mépris et cette façon de procéder de la part des policiers démontrent clairement un manque de jugement notoire et empreint de distorsions générées par des motivations technocrates de performance, c’est-à-dire les bons vieux QUOTAS.
La Municipalité de Sainte-Adèle et tout particulièrement le Service de police de la SQ couvrant le territoire devraient avoir une honte profonde concernant la façon dont les participants ont étés considérés et plus particulièrement ceux qui ont été marqués par l’indifférence manifestée par les policiers lorsqu’ils ont tenté de faire valoir l’absurdité de la situation. Les policiers peuvent toujours bien se targuer de livrer les discours bureaucratiques d’usage axés sur la sécurité pour défendre certaines actions auxquelles ils pourraient appliquer très facilement leur pouvoir discrétionnaire. Ils ont manifestement préféré suivre leur instinct de rentabilité administrative qui, lui, a prévalu sur la courtoisie et la bienveillance auprès des participants à cet événement d’exception.
La majorité des participants provenaient de l’extérieur de la région. Plusieurs projetaient sûrement de contribuer économiquement à l’essor des commerces à proximité lors de leur passage à Sainte-Adèle. Leur surprise a été de très mauvais goût lorsqu’ils ont constaté que cette contribution tentait d’être pigée directement dans leur poche à coups de 63 $ par des policiers « déguisés » en percepteurs de taxes municipales. Ce fut donc une belle occasion ratée de faire rayonner la municipalité et les bons services policiers. Au contraire, cette situation renvoie une image très négative et renchérit le fait que la Municipalité et certains policiers sont prêts à tous les moyens pour rentabiliser leurs redditions de comptes et satisfaire les bureaucrates les plus assoiffées d’indices de rentabilité. Cela nuit également à vos images respectives qui seront véhiculées par le très vaste réseau de MEC qui va d’un océan à l’autre du Canada.
C’est pourquoi j’en appelle au maire Robert Milot de la Ville de Sainte-Adèle, au nom de tous les participants qui ont reçu une contravention de stationnement sur le chemin du Mont Loup-Garou lors de l’événement du 10 juin, de prendre les mesures nécessaires pour faire tomber les poursuites immédiatement et sans autres délais. Vous démontreriez alors qu’il existe effectivement au sein de votre conseil municipal suffisamment de jugement pour différencier les situations exceptionnelles qui nécessitent un réajustement et une souplesse toute particulière. J’en appelle également au directeur Éric Carle du poste de la SQ de la MRC des Pays-d’en-Haut de prioriser davantage, lors d’événements spéciaux, une collaboration plus étroite avec les organisateurs et d’offrir une présence d’effectifs au bon moment en vue de la prévention, de la courtoisie et de la sécurité des participants plutôt que de mandater ses policiers à remplir leur « obligation de rentabilité individuelle quotidienne » en adoptant des « pratiques innovantes » visant à « optimiser » les « standards de rentabilité » issus d’un « plan stratégique » quelconque de sa MRC.
En espérant une réponse concrète et rapide de votre part et qui ne saurait qu’être favorable pour toutes les parties concernées dans le contexte ci-haut présenté.
Christian Bellefeuille, citoyen de Val-David.