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Litige à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson: Pas de plage encore cet été

Par Valérie Maynard

Les relations demeurent tendues entre la Ville de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et le promoteur Fadi Coussa de HBO Construction, même que les résidents devront encore cette année se priver de la plage. « C’est clair que les résidents n’auront pas accès à la plage cet été », regrette le maire Gilles Boucher. Ce dernier se désole encore plus du fait que la plage ait été initialement incluse au contrat de vente, en 2013. « Autrement, nous ne serions pas ici ce soir. C’est un crime de lèse-majesté d’avoir vendu cette plage », a-t-il laissé tomber.

Dans une ultime tentative de faire cesser la poursuite engagée par le promoteur, à hauteur de 8 M$, à tout le moins d’en réduire l’ampleur, le conseil municipal souhaite abroger la citation patrimoniale adoptée en 2014, à l’égard de son centre culturel, ce qui répondrait à la principale demande de HBO.

Plusieurs autres éléments ont aussi joué dans la balance, notamment le fait que le centre, inoccupé depuis plus d’un an, ait été laissé pour compte, sans entretien ni chauffage.

D’autre part, les élus demeurent confiants qu’en vertu du Plan de conservation du centre culturel, déposé par le ministère de la Culture et des Communications (MCC), le 1er mai 2015, le bâtiment sera suffisamment protégé. « Le classement historique du MCC (fenestration, cage d’escalier et salle Blue room) et l’aire de protection définie autour du bâtiment garantissent une protection adéquate du bâtiment », croit M. Boucher. Ce qui signifie que le promoteur, avant toute chose, devra obligatoirement obtenir le feu vert du MCC pour son projet.

Consultation publique

Lundi soir, devant quelques dizaines de citoyens, dont le promoteur Fadi Coussa, le Comité consultatif d’urbanisme, présidé par le maire Boucher, a écouté les représentations citoyennes sur le bien-fondé de maintenir ou non la citation. Une dizaine de personnes se sont exprimées, la majorité en faveur de l’abrogation de la citation. « Dans l’état actuel des choses, la citation n’apporte rien de plus. Ça fait deux ans qu’on n’a pas accès à la plage et la bâtisse est placardée de toute façon », a fait valoir une citoyenne.

Plusieurs ont également manifesté leur inquiétude quant au montant éventuellement requis pour remettre sur pied cette vaste bâtisse. « On n’a pas les moyens de payer pour ça », a pointé un autre citoyen. D’autres se sont plutôt interrogés sur la motivation première du conseil municipal de citer ce bâtiment. « Si vous abrogez la citation, il m’apparaît clair et net que votre objectif n’était pas de protéger le patrimoine, mais bien d’embêter le promoteur », a soulevé l’un d’eux.

Le conseil municipal bénéficie d’un délai de 60 jours, à partir de l’avis de motion du 19 mai dernier, avant d’abroger la citation.

Le maire se réjouit tout de même de l’entente tout juste conclue selon laquelle les enfants du camp de jour de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson pourront profiter tout l’été de la plage de l’Estérel, au parc Thomas-Louis-Simard, et ce, à raison de trois heures par jour.

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