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Maisons d’hébergement de deuxième étape : La confidentialité est un enjeu de taille

Par Marie-Catherine Goudreau

Le 7 décembre 2021, le Journal faisait état de la situation des maisons d’hébergement de deuxième étape dans les Laurentides. Un an plus tard, où en est le projet de la Maison d’Ariane à Saint-Jérôme ?

Durant la dernière année, l’organisme s’est consacrée aux travaux d’agrandissement de la maison d’urgence, explique Fanny Roy, coordonnatrice générale de la Maison d’Ariane. Celle-ci est passée de 17 à 20 places pour les femmes en situation de violence conjugale.

« Après l’agrandissement, on va pouvoir donner plus de ressources pour le projet de la maison de deuxième étape », souligne-t-elle. On espère le début de la construction de « L’Avenue d’Ariane » à l’automne 2023.

Les maisons de deuxième étape facilitent la transition vers l’autonomie et l’indépendance pour les victimes de violence conjugale. Elles offrent la possibilité aux femmes de rester plus longtemps dans ce type d’hébergement. Les maisons de première étape répondent plutôt aux urgences et s’assurent que les femmes victimes de violence conjugale soient en sécurité. Généralement, les femmes ne peuvent pas y rester plus de trois mois.

Arrimer confidentialité et construction 

L’organisme rencontre certains obstacles quant à la construction, notamment en lien avec les enjeux de confidentialité. « Une des principales embûches rencontrées est celle de l’arrimage tout particulier et nécessaire entre la confidentialité des adresses et les procédures standards de la Société d’habitation du Québec (SHQ) en matière de réalisation de chantier de logement social », explique l’organisme dans un communiqué.

La Maison d’Ariane travaille toutefois avec la SHQ et L’Alliance des maisons d’hébergement de deuxième étape pour « trouver les voies de passages ». Les programmes de la SHQ ne sont pas conçus pour des projets comme celui de la Maison d’Ariane, explique Fanny Roy.

La confidentialité est très importante dans un contexte de violence conjugale. « Quand les femmes victimes de violence conjugale quittent leur conjoint, il ne faut pas qu’elles craignent que ce dernier les retrouve. Elles ne doivent pas être retrouvées et elles doivent se sentir en sécurité », ajoute la coordonnatrice.

Solutions

La situation est « critique » pour les victimes actuellement, souligne Mme Roy. En raison de la crise du logement, les femmes ont beaucoup de difficultés à se trouver un logement abordable.

Le programme Supplément au loyer (PSL) est une des solutions pour aider les victimes à se trouver un logement. Ce programme permet aux locataires de payer un loyer qui correspond à 25 % de leurs revenus. « C’est une solution rapide et durable, et c’est même avantageux pour les propriétaires. Toutes les femmes qu’on a référé au PSL, ç’a super bien fonctionné », dit-t-elle. Elle encourage d’ailleurs les propriétaires à la contacter s’ils sont intéressés à participer.

L’organisme a par ailleurs reçu une subvention de 2 M$ dans le cadre du programme Initiative de création rapide de logements (ICRL). Puis, la SHQ donnera aussi un montant 3,5 M$ avec AccèsLogis.

Chaque année, 75 femmes et autant d’enfants trouvent refuge à la Maison d’Ariane. Puis, 8 % de celles-ci auraient besoin de poursuivre leurs démarches dans un lieu sécuritaire, comme une maison de deuxième étape.

Dans les Laurentides, trois projets sont présentement en cours, soit à Saint-Jérôme, à Sainte-Agathe-des-Monts et à Mont-Laurier. Avant ceux-ci, le territoire de 20 000 kilomètres carrés, que constitue les Laurentides, ne comptait aucune maison d’hébergement de ce type.

C’était un grand « vide de service », déplorait Fellah Mercier qui était, à ce moment, chargée de projets pour les maisons de deuxième étape dans la région.

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