Deux médailles d’or en pâtisserie aux olympiades
Par Alec Brideau
Marianne Masson ne prévoyait pas faire carrière en pâtisserie. Aussi surprenant que cela puisse paraître, celle qui vient de gagner l’or dans cette catégorie aux 29e Olympiades canadiennes des métiers et technologies (OCMT) 2025, en fin mai dernier, visait plutôt les soins infirmiers.
« J’ai toujours été bonne en pâtisserie, même si plus jeune, ça laissait un peu à désirer, nous a dit Marianne en riant. C’était ma passion et j’étais bonne dans ce que je faisais. Par contre, je ne pensais pas que ça déboucherait plus tard. Je me demandais si ça valait le coup de poursuivre dans ce domaine. »
Après avoir essayé les soins infirmiers au cégep, Marianne, qui a aussi remporté l’or aux 17e Olympiades québécoises des métiers et technologies, en mai, s’est inscrite dans un DEP en pâtisserie. Elle est en formation professionnelle à l’École Hôtelière des Laurentides, à Sainte-Adèle.
Plus jeune, elle participait à des activités extrascolaires, faisait des petits gâteaux pour sa classe et allait cuisiner chez sa grand-mère. Ce n’est toutefois qu’aux Olympiades québécoises que Marianne a participé à sa première compétition de pâtisserie.
« Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre et j’étais énormément stressée à ma première journée, nous confie-t-elle. C’est sûr que ça m’a beaucoup aidé une fois aux nationaux. Je savais un peu à quoi m’attendre pour la compétition et mon niveau de stress était plus facile à gérer. »
Lors des Olympiades québécoises, Marianne a aussi obtenu le plus haut pointage de toutes les disciplines, se méritant le titre de « Meilleure du Québec ».
Un mois chargé
Marianne n’a pas vraiment eu la chance de savourer sa première médaille, à sa première compétition. Les deux olympiades étant dans le même mois, elle s’est remise au travail dès la fin de l’événement, qui se déroulait à Québec.
« Je suis revenue de ma fin de semaine et je suis retournée m’entraîner à l’école, dit-elle. J’ai fait du sept jours sur sept jusqu’aux Olympiades canadiennes. »
Elle est ensuite partie vers Regina, en Saskatchewan, avec les autres participants de l’équipe du Québec. La médaillée a pu faire de nouvelles connaissances et recevoir des conseils avant le début de l’événement national.
Et rappelons qu’avec sa performance, Marianne s’est qualifiée dans l’équipe canadienne qui partira à Shanghai, en Chine, pour le 48e Mondial des Métiers. L’événement est prévu du 22 au 27 septembre 2026. Elle fera partie des 1 500 participants présents, venant de 70 pays et 62 disciplines.
Travail d’équipe
Depuis 2024, Marianne est aidée de sa cheffe-enseignante Katy Normandin. Cette dernière était l’enseignante de Marianne pour son DEP en pâtisserie, l’an dernier, et travaille avec elle depuis octobre pour les compétitions d’olympiades.
« C’est elle qui a proposé à la classe si des personnes voulaient participer aux Olympiades, rappelle Marianne. Elle était chargée de ça pour notre école. J’étais intéressée et nous avons commencé à travailler là-dessus en octobre, en vue de ce mois de mai dernier. »
Sébastien Tardif, directeur général du Centre de services scolaire des Laurentides, a d’ailleurs tenu à souligner le travail de Mme Normandin.
« Aux côtés de Marianne, depuis le début de cette aventure, il y a eu une mentore, une formatrice, une guide bienveillante et exigeante qui a donné le meilleur d’elle-même : nulle autre que la cheffe Katy Normandin, enseignante en pâtisserie, ici à l’École Hôtelière, qui a cru au potentiel de Marianne et qui lui a transmis un savoir-faire de haut niveau », a-t-il souligné lundi, le 9 juin, lors d’un accueil surprise pour Marianne.
Accueillie en héroïne
Le 9 juin, l’École Hôtelière a déroulé le tapis rouge et a formé une haie d’honneur pour le retour de Marianne. La mairesse de Sainte-Adèle, Michèle Lalonde, était sur place pour l’occasion. Des allocutions et remises de cadeaux ont aussi eu lieu.
M. Tardif décrit le parcours de Marianne d’exceptionnel et d’inspirant. « Tu fais partie de celles et ceux qui élèvent la barre, qui nous rappellent en quoi une bonne formation professionnelle peut faire une différence. Tu portes un nom, un talent et une histoire que nous n’oublierons jamais, » souligne-t-il.
