(Photo : Luc Robert)
M. Philippe Riopelle a mené le Théâtre de Saint-Sauveur pendant 31 ans.

Philippe Riopelle : Son décès ne laisse personne indifférent

Par Luc Robert

Le décès de M. Philippe Riopelle ne laisse personne indifférent dans la communauté artistique : le proprio des Théâtres Saint-Sauveur et Sainte-Adèle a marqué son époque, en raliant les intervenants du milieu à sa cause du théâtre d’été.

« Philippe Riopelle, c’était monsieur accomodement, celui qui comprenait le gros bon sens. Quand j’allais le voir avec mes idées de metteur en scène ou de décorateur précis pour une pièce, au départ, il me questionnait. Je travaillais souvent avec les mêmes personnes et il acceptait ça. Suzanne Riopelle avait du goût pour les décors et les costumes. On arrivait toujours à un terrain d’entente avec ce grand-papa nounours. Il me disait : tu es sûr de ça, ton idée ? Ok, on y va », s’est remémoré le comédien Michel Forget.

Le populaire acteur a tenu l’affiche du théâtre de Sainte-Adèle pendant 14 ans, alors que le non-moins célèbre Claude Michaud prenait l’affiche à la salle de Saint-Sauveur.

« Disons que M. Riopelle avait deux bons poteaux, en Claude et moi, pour remplir les salles (rires), avec d’excellents partenaires de scène, des Michèle Deslauriers, Guy Jodoin, Luc Guérin et autres, pour faire revenir les gens. Philippe avait en plus une vision. Quand il a acheté à Sainte-Adèle, en 1988, il a retapé les loges ordinaires, en créant un endroit magique. Avec son épouse et ses enfants, ils ont refait de ce lieu un endroit de prédilection, avec des employés qui campaient souvent deux ou trois tâches simultanées. »

Facile d’approche

Celui qui a campé le rôle mythique de Gilles Guilbeault, de la télésérie Lance et Compte, se souvient de M. Riopelle comme un bon vivant.

M. Philippe Riopelle est décédé le 18 octobre, à l’âge de 89 ans. Photo : Archives

« Tous mes contacts avec Philippe ont été positifs. Il n’avait pas une once de méchanceté pour ses employés. On s’assoyait dans son bureau, en avril, à l’aube d’une autre saison : – combien as-tu eu ($$), l’an passé, Michel ? Ok, que penses-tu de ça, pour le prochain été ? Deal ! Menoume-menoume, notre gentil ourson venait de s’entendre; ce n’était jamais compliqué. »

L’actrice Brigitte Morel se souvient aussi de l’omniprésence du mentor de la famille Riopelle.

« Je faisais surtout affaire avec Suzanne, mais je me souviens de lui comme un type joyeux, un papa-gâteau toujours à sa place, jamais déplacé, qui avait un mot plaisant pour t’encourager. Son départ est triste. Mes sympathies à la familles et aux amis. »

Nerfs solides

M. Forget estime que Philippe Riopelle avait des nerfs solides, pour concurrencer les spectacles en émergence.

« Pour avoir un humoriste sur scène, il te faut quoi ? Un artiste, un micro, et quelques trames sonores. S’embarquer dans une pièce à huit comédiens, ça prend des décors grandioses, et faire vivre tout le monde qui gravite autour. Quand tu investis 200 000 $ pour démarrer une pièce, tu souhaites éviter les salles au quart pleines. Ça prenait du guts pour présenter des pièces du mardi au samedi (à coups de 2 représentations les samedis). Heureusement, dans une salle de moins de 500 places à Sainte-Adèle, les gens remplissaient les lieux. On voulait les divertir, mais avec une telle proximité, les vibrations nourrissaient autant le public, que les acteurs sur scène», a terminé M. Forget.

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