Projet du Grand-Brûlé : L’acceptabilité sociale, ultime argument des citoyens de Saint-Adolphe
Par Journal Accès
Jean-Patrice Desjardins, collaborateur spécial – Saint-Adolphe-d’Howard croit encore au Tracé Paquin, une alternative au passage d’une ligne de haute tension dans le paysage de cette municipalité vivant principalement de tourisme. Samedi dernier, son église était remplie de citoyens qui ne se sentent pas respectés dans leurs demandes et qui évoquent la non-acceptabilité sociale du projet d’Hydro-Québec.
Des enjeux économiques, mais également environnementaux. Des citoyens qui défendent leur territoire et une société d’État qui cherche à augmenter sa capacité d’alimentation en électricité dans les Laurentides. Le bras de fer entre Saint-Adolphe et Hydro-Québec dure depuis bientôt trois ans et devrait connaître un dénouement en 2016 avec le début des travaux de construction de la ligne de haute tension Grand-Brûlé dérivation Saint-Sauveur.
Il y a quelques semaines, Hydro-Québec a déposé son projet de déviation de la ligne électrique devant la Régie de l’énergie. Différents scénarios sont proposés, mais on s’attend à ce que le tracé passant par Saint-Adolphe soit privilégié.
La semaine dernière, Saint-Adolphe annonçait qu’elle demandait d’être entendue devant la Régie de l’énergie lors de l’étude du projet. Reste à savoir si la Régie acceptera cette demande. « D’ici là, il faut continuer à se mobiliser, la mobilisation populaire est la seule chose qui fait bouger les gouvernements », lance la mairesse, Lisette Lapointe, qui appuie ses citoyens dans ce combat amorcé en 2013.
Le samedi 20 février, un rassemblement avait lieu dans l’église alors qu’on y a présenté le court-métrage Saint-Adolphe dit non à Hydro-Québec (maintenant en ligne sur la chaîne YouTube). « Le film met en lumière trois années de démarches contre le projet, explique Denise Payette, celle qui a mis l’affaire au grand jour en 2013. Il montre comment nous avons toujours voulu trouver des solutions, alors qu’Hydro-Québec était en mode démolition. »
Appui de la MRC
Le préfet adjoint de la MRC des Pays-d’en-Haut, André Genest, a confirmé que la MRC n’émettra pas de certificat de conformité pour le passage de la ligne. Il a aussi fait valoir la Charte des paysages, un document endossé par les MRC il y a 20 ans.
Les membres du comité d’experts mandatés par la Municipalité continuent de défendre le tracé proposé par Paul Paquin, un ingénieur retraité d’Hydro-Québec. « On a préparé une solution techniquement faisable et pas plus compliquée. Au contraire, je dirais qu’elle simplifie le problème », affirme Paul Paquin, qui plaide que ce tracé évite de passer par-dessus un lac et d’ouvrir jusqu’à 13 km de moins dans le bois.
On défend également le Tracé Paquin parce qu’il permettrait d’enfouir la ligne dans des secteurs habités de la MRC des Laurentides. « Enfouir les fils permettrait d’améliorer la qualité de vie des gens qui ont déjà des pylônes devant leurs maisons. De plus, le tracé utiliserait une emprise déjà existante », conclut Paul Paquin.
La Municipalité attend une réponse de la Régie à savoir si elle va être entendue dans les prochaines semaines.
Le documentaire Saint-Adolphe dit non à Hydro-Québec (youtube.com/watch?v=cv_ZZavoxN0) a été visionné plus de 1500 fois.