DPJ : Augmentation constante des signalements dans les Laurentides
Alors que les signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) continuent d’augmenter dans les Laurentides, la directrice régionale, Marie-Noëlle Granger, lance un appel à la mobilisation collective pour mieux protéger les enfants, au-delà des interventions officielles.
Selon le bilan 2024-2025 dévoilé ce 19 juin, le nombre de signalements dans la région est passé à 15 482, contre 14 332 l’année précédente. Cette tendance est loin d’être nouvelle, selon Mme Granger : « Ça fait plusieurs années que le nombre de signalements augmente. On parle à peu près de 30 % d’augmentation depuis 5 ans. »
Parmi les facteurs évoqués : la croissance démographique de la région et une vigilance accrue des citoyens et des professionnels. « Il y a bien sûr la démographie dans les Laurentides qui peut être un facteur explicatif, mais comme on le dit aussi dans le bilan annuel, il y a toute l’inquiétude de la communauté, l’inquiétude des professionnels, l’inquiétude de l’ensemble de ces personnes qui sont en cause », explique-t-elle.
Des enfants dans le besoin, mais pas toujours en danger
Malgré cette hausse, le taux de rétention des signalements, soit les cas jugés suffisamment graves pour justifier une intervention, diminue légèrement. Il est passé de 30,6 % à 29,6 % cette année. « Il y a un nombre important d’enfants qui, bien souvent, ont un besoin criant des services, mais pas nécessairement de protection », soutient Mme Granger.
Il y a également une augmentation marquée des interventions auprès des adolescents dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA). Ils étaient 920 à recevoir des services dans les Laurentides cette année, comparativement à 776 l’an dernier. Pour Mme Granger, c’est une tendance inquiétante, mais explicable. « On observe cette hausse depuis la pandémie. Il y a eu beaucoup de retrait d’école. Il y a eu beaucoup de détresse aussi, ce qui fait en sorte que ça pourrait expliquer cette augmentation-là. Mais on suit ça de vraiment près », dit-elle.
De plus, parmi les enfants pris en charge, plus de la moitié (52,6 %) demeurent dans leur milieu familial, une statistique supérieure à la moyenne provinciale de 45,8 %, ce que la directrice qualifie d’une « excellente nouvelle ».
Au-delà d’un signalement
Cette année, les DPJ du Québec ont choisi de mettre l’accent sur la responsabilité collective, sous le thème : Au-delà d’un signalement : protéger les enfants collectivement. « Rappelons-nous que ce ne sont pas les enfants de la DPJ, mais bien les enfants du Québec », affirme Mme Granger. Elle milite pour une approche communautaire où chaque adulte devient un acteur de prévention.
Fait rare dans le réseau de la santé : la DPJ des Laurentides a une stabilité assez enviable. « On frôle un peu plus de 90 % en termes de rétention de personnel. Nos équipes sont presque pleines, sinon certaines le sont déjà. Alors, c’est un heureux problème », se réjouit Mme Granger. La liste d’attente pour l’évaluation et l’orientation a fondu, se situant désormais autour de 77 enfants.
À la lumière de ce 22e bilan annuel, Marie-Noëlle Granger veut rappeler un message aux citoyens. « Qu’il s’assurent qu’il y a des adultes bienveillants autour des enfants. Qu’on s’assure qu’un enfant n’est pas laissé seul à lui-même parce qu’il vit une situation extrêmement abusive. Quand on parle de tisser des liens serrés, puis qu’il y a un filet de sécurité autour des familles, c’est un peu ça aussi qui permettra que si cet enfant-là va moins bien, qu’il puisse le verbaliser à un adulte », conclut-elle.
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La Maison de la famille des Pays-d’en-Haut agit quotidiennement pour soutenir les familles et les enfants. En tant qu’acteurs de changement social, l’organisme s’inscrit comme un levier dans cet écosystème autour des familles. La Maison de la famille des Pays-d’en-Haut a pour mission de soutenir, d’accompagner et de réseauter les familles de la MRC Pays d’en-Haut qui ont des enfants. Plus il y a d’adultes bienveillants autour de ces enfants et leurs parents, mieux ces familles se portent. Car au-delà du risque de négligence, il y a souvent des parents qui se sentent démunis, et c’est là que l’organisme agit comme filet social pour les soutenir, les accompagner et les aider. Peu importe leur statut socioéconomique.