Recul sur la vaccination obligatoire

Par Marie-Catherine Goudreau

Les travailleurs de la santé soulagés

La vaccination ne sera pas obligatoire pour les travailleurs de la santé, a annoncé mercredi dernier le ministre Christian Dubé. Pour le syndicat des professionnelles en soins des Laurentides, c’est un soulagement.

Les employés actuels qui ne veulent pas se faire vacciner devront se faire tester pour la COVID-19 trois fois par semaine. « On passe de la vaccination obligatoire au dépistage obligatoire », a souligné M. Dubé en point de presse. Les nouveaux employés du réseau de la santé devront cependant se faire vacciner pour pouvoir travailler.

À ce jour, 97% des travailleurs de la santé ont reçu au moins une dose du vaccin. « C’est exceptionnel, proche de nos rêves, mais ce n’est pas parfait. On a tout essayé pour faire vacciner le dernier 3% », a soutenu le ministre.

Répercussions

Si le gouvernement appliquait la vaccination obligatoire le 15 novembre comme il était prévu, le réseau de la santé aurait perdu 8 000 travailleurs. Cela représente plus de 500 réorganisations et diminutions de services, a expliqué M. Dubé. « Malheureusement, notre réseau ne peut pas fonctionner sans ces personnes. »

« Je crois que c’est une bonne chose », a souligné Julie Daignault, présidente du syndicat des professionnelles en soin des Laurentides (FIQ-SPSL). « On ne voyait pas comment on allait pouvoir continuer de donner des soins si la vaccination était obligatoire. »

Mais le gouvernement a pris la décision trop tard, croit Mme Daignault. « Il y a déjà des dommages dans le réseau. Certains employés ont déjà quitté. » Les membres du syndicat s’inquiétaient de ce qui allait arriver. L’employeur ne les a pas informés du nombre de travailleurs qui n’étaient pas vaccinés.

« Ça devenait une grosse source d’anxiété pour les membres qui restaient en placesi la mesure était appliquée. »

« Je comprends si certaines personnes sont déçues de cette notre décision aujourd’hui. Mais il faut regarder vers l’avant », a expliqué le ministre de la Santé.

« Pour plusieurs Québécois, incluant moi, ça demeure incompréhensible que des travailleurs de la santé ne veulent pas se faire vacciner. »

Dépistage

Le directeur de la Santé publique du Québec, Dr Horacio Arruda, a soutenu que cette mesure est « totalement acceptable ». « Avec trois tests de dépistage par semaine, on va rapidement détecter la maladie et les gens seront moins contagieux comme on la détectera tôt », a-t-il soutenu. Ne pas avoir de services de santé serait pire pour la population, a déclaré M. Arruda.

Le dépistage obligatoire est une bonne alternative, selon Mme Daignault. « Pour nous, c’était un moyen de pouvoir éviter la vaccination obligatoire », explique-t-elle.

Pénurie

« Ce qui est plus inquiétant, c’est la pénurie de main d’œuvre qui est quand même là et qui est très fragile », souligne la présidente du FIQ-SPSL. Un des grands enjeux dans les Laurentides demeurent le temps supplémentaire obligatoire, explique Mme Daignault.

« Ça amène beaucoup d’insécurité au niveau des membres présentement. »

Les travailleurs non-vaccinés n’auront pas accès aux primes COVID et aux primes de rétention du personnel, mises en place durant la pandémie. « On va être très rigoureux dans le dépistage. […] Ceux qui ne veulent pas seront sans solde », a affirmé M. Dubé.

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