Salle de spectacle : L’opposition en réflexion
Le Parti sauverois, qui a fait élire quatre des six conseillers municipaux aux dernières élections, pourrait s’opposer au projet de salle de spectacle, projetée au cœur du village de Saint-Sauveur.
« Nous avons des inquiétudes à propos de la circulation, de la faisabilité et de la location », indique Luc Martel, conseiller municipal et chef intérimaire du Parti sauverois.
« Nous avons eu une conversation avec eux. Étant de nouveaux conseillers, ils étaient moins au courant du projet et de son historique. Ils ont posé des questions pertinentes. […] C’est normal de se questionner », estime Etienne Lavigne, directeur général du Festival des Arts de Saint-Sauveur (FASS), qui réalisera le projet en partenariat avec la Ville.
« Nous avons encore des questions qui n’ont pas été répondues. Nous attendons l’information, et nous sommes toujours en réflexion. […] On travaille pour les citoyens, donc on veut être sûrs », nuance cependant M. Martel.
Au cœur du village
« Moi, je favorise ça fortement. C’est l’un des premiers projets que j’avais quand j’ai été élu [en 2013], pour assurer la pérennité du FASS à Saint-Sauveur. […] J’espère fortement qu’on ira de l’avant », souhaite le maire, Jacques Gariépy.
L’année dernière, la Ville a signé une entente avec le FASS. La Ville fournit le terrain, juste à côté du chalet Pauline-Vanier, et le FASS construira la salle de spectacle, qui comptera autour de 600 sièges. Une fois terminée, la salle sera remise à la Ville. En échange, le FASS pourra utiliser la salle gratuitement un mois par année, pour son festival. Le reste de l’année, des spectacles et événements seront présentés.
« Ce n’est pas juste le FASS, mais aussi Saint-Sauveur et la MRC qui ont besoin d’un centre des arts. Nous sommes l’une des seules MRC au Québec qui n’a pas de centre culturel et des arts. C’est super important pour la communauté », défend M. Lavigne.
Le DG souligne qu’il s’agissait même d’un rêve du fondateur du FASS, Lou Gordon, depuis les débuts du festival. « Saint-Sauveur est tellement la place parfaite, avec toute la restauration et l’hôtellerie qui est déjà là. Ajoute la nature et c’est un endroit idyllique, à une heure de Montréal. »
« Déjà des dons généreux »
Les coûts de construction, estimés à 10 millions de dollars, seront assumés par le FASS. La Ville aura tout de même quelques dépenses collatérales, explique le maire, dont la relocalisation des courts de tennis et du parc pour enfants qui se trouvent actuellement sur le terrain, et l’amélioration des voies d’aqueduc et d’égouts.
Pour se financer, le FASS tient une levée de fonds. « C’est déjà amorcé, et il y a déjà des dons généreux qui ont été faits. Nous avons aussi discuté avec des gens qui sont prêts à faire un legs financier pour aider le projet. Ça fait 20 ans qu’on en parle, et on est plus proches de la fin que du début. Ça démontre le soutien qu’il y a dans la communauté », s’enthousiasme M. Lavigne.
Le Festival des Arts de Saint-Sauveur se tient au village depuis 30 ans, rappelle M. Lavigne. « C’est le plus gros diffuseur de danse au pays. Chaque année, c’est de plus en plus difficile avec le chapiteau. Pour pérenniser le festival, la salle de spectacle est vraiment importante : pour nous et pour la communauté. »
Si le nouveau conseil de Saint-Sauveur ne s’y oppose pas, les travaux pourraient commencer vers l’automne 2022, estime M. Gariépy. M. Lavigne est plus prudent.
« Je ne m’avancerais pas. Qui peut prévoir plus de six mois à l’avance, avec tout ce qui se passe? »
3 commentaires
Vraiment intéressant d’apprendre qu’un parti municipal peut élire 6 conseillers sur 4.
Bravo.
L’erreur a été corrigée. Désolé pour la confusion.
Ce sont quatre conseillers du Parti Sauveurois et non pas six. Les nouveaux élus ont besoin d’éclairage concernant l’un des rêves politiques de l’équipe Gariépy.Un projet qui doit être vu par la lunette citoyenne.