Six ans après des rénovations majeures, le pavillon Lionel-Groulx doit être démoli
Par Charles Séguin
Seulement six ans après que leur école ait fait peau neuve, l’équipe-école et les élèves du pavillon Lionel-Groulx, à Sainte-Agathe-des-Monts, doivent déjà se dépêcher à déménager. Même si le toit du bâtiment a été retapé récemment, une accumulation d’à peine six pouces de neige serait suffisante pour qu’il s’effondre.
En 2017, la Commission scolaire des Laurentides (maintenant appelée Centre de services scolaire des Laurentides) avait investi quelque 400 000 $ pour rénover la toiture du pavillon et pour le doter d’un nouveau parement extérieur et d’une nouvelle salle du personnel. Voilà que quelques années plus tard, tout est à recommencer.
« Selon les premières estimations, il faudrait investir 3M $ pour rétablir la situation à Lionel-Groulx », explique le directeur général du Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL), Sébastien Tardif. « Même si on mettait cette somme, l’immeuble n’en vaut que 4,2M$. On se retrouverait quand même avec une école désuète, peu fonctionnelle et qui n’a même pas de gymnase », poursuit-il. En plus des défaillances structurelles, le pavillon Lionel-Groulx est aussi aux prises avec des problèmes d’amiante.
M. Tardif recommandera donc au ministère de l’Éducation de reconstruire le pavillon Lionel-Groulx.
« Une surprise »
Entre 2016 et 2017, une inspection visuelle du bâtiment avait été faite, soutient le directeur général. « Rien ne laissait présager que nous aurions des problèmes à la structure du bâtiment, on n’avait pas fait l’inspection de toutes nos structures », admet-il. En lançant les travaux, la Commission scolaire ne savait pas qu’une telle dégradation allait se produire.
Les travaux d’il y a 6 ans avaient été confiés à l’entreprise Norexco Construction, qui n’a pas donné suite à la demande d’entrevue d’Accès. Selon M. Tardif, ces rénovations n’ont pas été faites en vain : « Si on avait su, est-ce qu’on aurait quand même investi ? Possiblement. 400 000 $ pour prolonger la vie du bâtiment de 6 ou 7 ans, ce n’est pas tant que ça », croit-il.
Il prévoit que la relocalisation des élèves, du mobilier et du personnel dans des locaux modulaires pour 5 ans coûtera 1,2 M$.
« Je ne crois pas que c’est un manque d’entretien, c’est de l’usure. Le bâtiment a l’âge qu’il a et il est en fin de vie. On arrive à cette étape-là », soutient M. Tardif.
L’âge moyen du parc immobilier du CSSL est de 67 ans. Les bâtiments sont inspectés visuellement tous les 6 mois. C’est lors de cette inspection que des fissures ont été découvertes dans ce pavillon datant de 1958, forçant une analyse approfondie. « Nous avons eu la surprise de constater que le bâtiment ne pourrait pas supporter plus que 6 pouces de neige, ce qui est très peu dans les Laurentides », relate Sébastien Tardif.
Un plan
Ce bâtiment de 65 ans n’est pas le seul à être en piteux état dans les Laurentides. Le journal Accès révélait en juin dernier que 83 % des écoles du CSSL étaient en « mauvais » ou « très mauvais » état. Aux inspections visuelles semestrielles, le CSSL prévoit ajouter des inspections supplémentaires. « L’histoire de Lionel-Groulx est un rappel de l’importance de faire un suivi très serré. Pour les immeubles avec des charpentes en bois, la structure du bâtiment sera systématiquement inspectée. »
L’école sera relocalisée à moins d’un kilomètre, dans des modulaires installés sur le terrain de l’école Notre-Dame-de-la-Sagesse. Sébastien Tardif précise qu’« il y aura une cafétéria, des bureaux pour le personnel de soutien et pour la direction. Les locaux seront climatisés, 50 % plus grands et plus fonctionnels ».
Le déménagement devrait être complété d’ici la fin octobre. Les modules de jeux récemment installés sur le terrain du pavillon Lionel-Groulx devraient eux aussi être déménagés.