Richard Scofield, président de la division restauration du Groupe St-Hubert.
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St-Hubert amorce un nouveau chapitre

Par Sandra Mathieu

Vente du Groupe St-Hubert à Cara

Richard Scofield, président de la division restauration du Groupe St-Hubert.

Richard Scofield, président de la division restauration du Groupe St-Hubert. (Photo: Thomas Gallenne)

Une onde de choc s’est fait ressentir au Québec, le 31 mars dernier, lorsque Jean-Pierre Léger a annoncé la vente du Groupe St-Hubert au géant ontarien Cara, une transaction totalisant 537 millions de dollars. Alors que tout un chacun y va de son commentaire, le journal Accès est allé à la rencontre de Richard Scofield, président de la division restauration du fleuron québécois et résident de Piedmont. C’est attablé devant un Perrier, dans un coin tranquille de la franchise St-Hubert de Sainte-Agathe, que M. Scofield a répondu aux questions de notre journaliste.

« St-Hubert ne changera pas sa recette de sauce, lance-t-il, sourire en coin, pour briser la glace. Nous sommes conscients que la réaction des Québécois est très émotive face à la vente, parce qu’ils ont grandi avec nous. St-Hubert est une entreprise familiale, une marque respectée qui a toujours été très proche de la communauté et qui s’efforce d’être un bon citoyen corporatif. »
M. Scofield précise que St-Hubert compte 10 000 employés et près d’une centaine de restaurants franchisés au Québec. « Ces entrepreneurs québécois ont investi grandement dans chacune des collectivités et ils continueront de le faire! » Il poursuit en assurant que la transaction ne changera rien pour les franchisés, sinon leur offrir des occasions de croissance. Il évoque avec enthousiasme les valeurs partagées avec la direction de Cara et leur désir sincère de développer l’entreprise québécoise et de la voir grandir. Il est confiant que ces valeurs qui ont permis de faire de St-Hubert ce qu’elle est aujourd’hui vont demeurer en place.
Rappelons que M. Léger, aujourd’hui âgé de 70 ans, était à la recherche d’une relève québécoise depuis cinq ans, et ce, sans succès. « Il est serein avec cette décision et se veut rassurant quant à la pérennité et à la croissance de l’entreprise. St-Hubert commence un nouveau chapitre et nous sommes tous convaincus que c’était la meilleure option possible », déclare celui qui œuvre depuis 12 ans au sein de la grande famille St-Hubert.

Une expertise québécoise

Cara compte confier la responsabilité des quelque 60 restaurants qu’elle exploite dans la province au personnel du siège social de St-Hubert à Laval, qui aura le mandat de faire croître le nombre d’établissements.
« Ce partenariat signifie également le développement et la production de marques de commerce pour les dix bannières Cara, et est donc synonyme d’embauches pour les deux centres de distribution et les deux usines de production alimentaire à Blainville et à Boisbriand, souligne. M. Scofield. L’équipe de Cara respecte ce que St-Hubert est aujourd’hui, elle ne veut pas mettre à risque son investissement. Elle a acheté non seulement les restaurants et les usines, mais aussi l’expertise québécoise. »

La suite des choses

Pour l’instant, les discussions sont tournées vers la transaction qui se clôturera au cours de l’été, mais déjà des ouvertures de restaurants St-Hubert sont au calendrier, dont celui de Saint-Lin-Laurentides, dans les prochaines semaines, ainsi qu’une rôtisserie à Edmundston, au Nouveau-Brunswick.
« On a su être novateur et se renouveler depuis 65 ans. On poursuit notre plan stratégique, et notre mission reste de livrer du bonheur et de mieux faire demain ce que l’on fait aujourd’hui. On espère que les gens vont continuer de nous faire confiance », conclut M. Scofield, visiblement passionné et convaincu.
 

Vente de St-Hubert : qu’en pensent des franchisés de la région ?

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Charles Huot, propriétaire du restaurant St-Hubert de Piedmont.


« C’est certain que la vente de St-Hubert nous fait un pincement au cœur, mais je suis heureux de la décision de vendre à Cara, une entreprise canadienne et un joueur majeur de l’industrie. Je suis convaincu de leur sincérité et de leur volonté de poursuivre la croissance en respectant nos valeurs. Leur expertise apportera une énergie et des possibilités nouvelles. Je lève mon chapeau à M. Léger et à l’héritage qu’il nous lègue grâce aux décisions qu’il a souvent prises par conviction. Je suis curieux de voir de quelle façon le fait que l’on passe du privé au public affectera la gestion de l’entreprise. »
Charles Huot, propriétaire du restaurant St-Hubert de Piedmont.
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« Je viens de l’école St-Hubert ! J’ai eu ma première franchise à 22 ans. Il est évident que sur le coup, la nouvelle m’a beaucoup touché, mais je comprends aussi que le changement fasse partie de la vie et je suis très positif pour la suite des choses. On savait depuis plusieurs années que M. Léger voulait vendre. C’est une belle opportunité qui est selon moi gagnant-gagnant. St-Hubert restera près de la communauté comme nous le faisons depuis le début et nous continuerons de livrer du bonheur chaque jour ! »
Michel Rochon, propriétaire des restaurants St-Hubert de Sainte-Adèle, Sainte-Agathe et Mont-Tremblant.

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