Des tournages qui rapportent gros!
Par Journal Accès
Bureau du cinéma et de la télévision des Laurentides
Véronique Piché, collaboration spéciale
Le Bureau du cinéma et de la télévision des Laurentides (BCTL) attire de nombreuses productions dans la région. L’organisme à but non lucratif, qui existe depuis une vingtaine d’années, profite justement d’une visite de plateau à Lac-Supérieur pour nous exposer l’impact positif de tous ces tournages professionnels sur notre économie locale.
Il pleuvait des oiseaux, en tournage
Mercredi matin, à l’auberge Castello de Lac-Supérieur, sous le regard attentif de l’équipe de tournage, le comédien Éric Robidoux danse sur une pièce rythmée de Lisa Leblanc. I Love You, I Don’t Love You, I Don’t Know. Une pirouette, puis il replace les tranches de bacon dans l’assiette de celle qu’il semble attendre. Il pleuvait des oiseaux, voilà une autre production que le BCTL a su le convaincre de venir travailler dans la région.
Le Bureau du cinéma et de la télévision
Le BCT des Laurentides offre divers services aux maisons de production, dont celui de repérer des lieux de tournage. Pour cette adaptation du roman éponyme de Jocelyne Saucier, une partie de l’action se déroule dans une auberge plus qu’éloignée de l’Abitibi. Marie-Josée Pilon, commissaire de longue date de l’organisme, nous explique que l’équipe de production s’est d’abord intéressée à La Sapinière de Val-David. Mais comme le film De père en flic 2 y avait été récemment tourné, il fallait chercher ailleurs. «Certains se sont rappelé du Castello. Alors je suis venue prendre des photos et oui, cela fonctionnait avec le scénario», explique l’entremetteuse. Offrir ce service – gratuitement – est une stratégie qui rapporterait en fin de compte à toute la région.
Des millions de dollars
La présence d’un tournage implique des retombées économiques pour la région. Marie-Josée Pilon parle d’une moyenne annuelle de 5 millions de dollars en dépenses directes dans les Laurentides. Sur 20ans, avec plus de 500 tournages québécois et étrangers, elle monte à 100 millions. Ainsi, lorsque le tournage de Lac-Supérieur sera terminé, elle communiquera avec Ginette Petit, la productrice des films Outsiders, afin de connaître le montant exact dépensé sur place.
«De cet argent, tu peux deviner qu’on a de l’indirect […]. C’est des gens qui ont vu la région, qui vont revenir, qui sont restés pendant la fin de semaine, qui vont à Tremblant, au restaurant. Des techniciens ont même fini par acheter une maison dans certaines municipalités où ils ont tourné!» Dans son dernier bilan triennal, le BCTL dévoile que 14000 nuitées dans les Laurentides sont liées à des tournages. Une sorte de mégacongrès que cet organisme à but non lucratif a su attirer.
Un financement incertain
Attirer le plus de productions possible dans les Laurentides, voilà la mission première du BCTL. Car plus il y a de jours de tournage, plus les restaurateurs sont sollicités ; les hôtels, occupés ; les travailleurs, engagés. Une logique que martèle Marie-Josée Pilon, inquiète de voir diminuer le financement accordé à son organisme par certains ministères. Le maire de Lac-Supérieur, Steve Perreault, reconnaît quant à lui tout l’impact pour sa municipalité de ce tournage. En effet, les quelque 70 techniciens de l’équipe de Il pleuvait des oiseaux ont séjourné pendant leur semaine de tournage à l’Élysium, alors que le restaurant Le Rustique leur servait des repas.
En somme, le BCTL présente des chiffres qui prouvent tout l’apport des tournages à la diversification de notre économie régionale. Les effets directs sont documentés, les retombées indirectes sont indéniables. Il ne faudrait pas non plus oublier que les citoyens des Laurentides apprécient que leur lacs, rivières, montagnes et maisons servent de décor pour un Xavier Dolan ou une Louise Portal. Et ce, même si on prétend, parfois ou souvent, être ailleurs. C’est la magie du cinéma!
Bureau du cinéma et de la télévision des Laurentides : www.filmlaurentides.ca
Louise Archambault (Gabrielle), réalisatrice. Avec Andrée Lachapelle, Gilbert Sicotte, Rémy Girard, Ève Landry, Louise Portal et Éric Robidoux.