Transfert des enfants de Piedmont vers Sainte-Adèle
Par Valérie Maynard
Le ton monte d’un cran
L’Association des parents et citoyens de Piedmont a tranché : leurs enfants n’iront pas à l’école de Sainte-Adèle à la prochaine rentrée. Le 14 juillet dernier, 30 plaintes individuelles ont été déposées par huissier à la Commission scolaire des Laurentides, en contestation de la décision unilatérale de la CLS de transférer leurs enfants de l’école primaire de Saint-Sauveur vers celle de Sainte-Adèle.
Après plusieurs mois à tenter de trouver un terrain d’entente avec la Commission scolaire, sans succès, les parents ont décidé de ne pas envoyer leurs enfants, de la maternelle à la deuxième année du primaire, à l’école de Sainte-Adèle lors de la rentrée scolaire en septembre. Pour l’heure, on ne connaît pas encore la portée d’une telle décision. « On a plusieurs options à l’étude et je précise qu’il n’est pas question pour nous de s’écarter de la légalité », nuance d’entrée de jeu Simon Lachance, porte-parole de l’Association.
Depuis les dernières semaines, l’Association a multiplié les actions auprès de la CSL, dans le but avoué que celle-ci revienne sur sa décision : mobilisation des parents des enfants ciblés par le transfert, des élus et, plus largement, de la population de Piedmont, mise en doute de la bonne gouvernance de la CSL, envoi d’une mise en demeure afin, entre autres, que ne soit pas démantelé le local modulaire à l’école de Saint-Sauveur et, maintenant, dépôt par huissier de plaintes formelles. Autant d’actions qui, à ce jour, demeurent sans réponse, ni accusé réception de la CSL. « On ne décide pas du sort d’une communauté en secret. On consulte les citoyens avant de les déraciner de leur milieu de vie. Et le milieu de vie des enfants de Piedmont se situe à Saint-Sauveur depuis toujours. À quoi servent les élections scolaires si les représentants élus ne sont pas en mesure d’écouter leurs électeurs et de les représenter », soulève M. Lachance, qui souhaite que ce dossier se règle pour de bon, avant la prochaine rentrée scolaire.
Afin de créer davantage d’impacts et d’encadrer ses gestes, l’Association s’est également adjoint les services de Lévesque Stratégies et Affaires publiques, une firme de relations gouvernementales, relations publiques, gestion de crise et gouvernance en entreprise.
Surprise à la commission scolaire
À quelques heures de la fermeture de ses bureaux pour trois semaines de vacances, la Commission scolaire des Laurentides, par voie de communiqué, s’est dite « surprise d’avoir reçu plusieurs plaintes individuelles de façon aussi tardive de la part de parents et de l’Association des parents et des citoyens de Piedmont », d’autant que la décision du conseil des commissaires « a été rendue en toute légalité en février dernier, ce qui constitue un délai de cinq mois ».
La CSL s’étonne également du fait qu’un grand nombre de plaignants ne soient pas visés par le transfert, puisqu’ils sont autorisés à poursuivre à l’école primaire de Saint-Sauveur pour l’année scolaire 2016-2017. De fait, une quinzaine de dérogations ont été autorisées pour permettre à ce même nombre d’élèves de continuer leur scolarité à cette école. Ce que le communiqué omet toutefois de dire, c’est que chacune des dérogations s’accompagne d’une facture de 650 $ pour le transport scolaire. « Celle-là, personne ne l’a vue venir », déplore M. Lachance.
Le CSL mentionne en terminant que « les plaintes ont été déposées, volontairement ou non, juste avant la fermeture des bureaux de la Commission scolaire pour une période de trois semaines. Elles seront donc traitées au moment opportun, au mois d’août prochain. »