«Un phénomène de ''pas dans ma cour''» – Alexandre Éthier
Par david-richer
Carrière à Sainte-Lucie-des-Laurentides
«R.B. Gauthier n’a pas l’intention de reculer dans son projet d’exploiter une carrière à Sainte-Lucie-des-Laurentides. On y tient mordicus. Par contre, on veut discuter avec les gens», soutient le responsable des démarches pour les carrières et sablières, Denis Brazeau. «On tient à continuer parce qu’on est en loi et que nos devoirs ont été faits», poursuit le responsable des communications, Alexandre Éthier.
L’histoire a éclaté sur le rang 4, une semaine avant que l’administration municipale n’en fasse l’annonce le 12 mars dernier, à l’effet qu’une carrière verrait le jour dans le secteur, sur les terres de la Couronne. À la séance du conseil municipal, la salle était bondée de résidents mécontents de ne pas avoir été mis au courant plus tôt.
L’entreprise d’excavation R.B. Gauthier a obtenu un bail du ministère des Ressources naturelles en janvier 2012 et un certificat d’autorisation, de la part du ministère de l’Environnement, lui permettant de débuter les travaux en janvier dernier.
«Fausses informations»
Selon M. Éthier, de fausses informations circulent depuis quelques semaines dans les médias régionaux.
«Le certificat d’autorisation ne permet à l’entreprise que d’exploiter une superficie de 9,72 hectares des terres publiques, à l’intérieur des 63 hectares accordés dans le bail exclusif du ministère des Ressources naturelles», rectifie Alexandre Éthier.
Quant à l’inquiétude d’être dérangé par le bruit, Denis Brazeau, estime que la résidence la plus proche, où se dérouleront les activités de dynamitage et de concassage de pierres, se situe entre 500 et 700 mètres du site d’exploitation. «Nous avons fait une étude à la limite des terres de la Couronne. Les terrains qui se trouvent à proximité sont zonés »villégiature ». La loi ne nous permet pas de dépasser 45 décibels lorsqu’on se trouve à moins de 600 mètres d’une résidence», soutient-il.
La CLAC fâchée
La Coalition Laurentienne anticarrière (CLAC) s’oppose vivement à l’implantation de la carrière sur le rang 4. Son porte-parole, Sébastien Dhavernas, déplore le fait que l’entreprise veuille restreindre le nombre de personnes à la rencontre prévue ultérieurement entre les résidents et l’entrepreneur. «On se dit prêt à discuter avec un certain nombre de citoyens et seulement les médias de la presse écrite. Ils ne veulent pas de journalistes avec des micros dans la salle. Ils veulent faire cela juste en petit groupe», déclare-t-il.
Du côté de l’entrepreneur, on souhaite encadrer le débat. «On veut présenter le projet avec notre ordre du jour, explique M. Éthier. Je ne comprends pas pourquoi la CLAC est fâchée. On fait cela de façon transparente. C’est plus une question de logistique. Après la rencontre, on leur remettra des copies qui pourront être distribuées aux citoyens.» Et l’entreprise ne se dit pas à l’aise de voir sa rencontre avec les citoyens diffusée à la télévision. «On ne veut pas que ça devienne un show. Cela ne veut pas dire qu’on ne changera pas d’idée», ajoute le responsable des communications.
À quand le dépôt du projet de loi sur les mines?
Alors que le projet de carrière à Sainte-Lucie-des-Laurentides soulève la grogne citoyenne, la ministre des Ressources naturelles Martine Ouellette déposera son projet de loi sur les mines dans quelques semaines. «Cette loi sera plus costaude dans son encadrement, déclare le député de Bertrand, Claude Cousineau. Par exemple, le projet de loi donnerait aux MRC plus de pouvoirs dans leur schéma d’aménagement et obligerait le promoteur à payer la restauration des sites orphelins qui coûte actuellement 1,2 milliards $.»
Dans le cas de Sainte-Lucie, M. Cousineau mentionne qu’il faut arriver à une solution. «Je suis content de voir que les citoyens, la municipalité, la MRC et le gouvernement travaillent ensemble. On s’efforce pour que les deux partis, soit l’entrepreneur et les citoyens, ressortent gagnants de cette situation», avance-t-il.
Le député a rencontré les ministres des Ressources naturelles et de l’Environnement pour leur faire part du dossier de Sainte-Lucie. «Ils sont en train d’analyser les tenants et aboutissants», a mentionné le représentant du comté de Bertrand à l’Assemblée nationale.
La rencontre est reportée
Alors qu’une rencontre était à l’ordre du jour, le 22 mars dernier, afin d’informer les résidents du rang 4, à Sainte-Lucie-des-Laurentides, du projet de carrière sur les terres de la Couronne, voilà que celle-ci a été annulée.
<p>«On nous a fait savoir que ce n’était pas le bon moment, du côté de la CLAC et de
la municipalité», mentionne le responsable des communication chez R.B. Gauthier,
Alexandre Éthier.
Ainsi, devait être présent un comité restreint comprenant quelques personnes du regroupement, de l’administration municipale, la MRC des Laurentides et le ministère de l’Environnement.
Denis Brazeau, responsable des démarches de carrières, déplore le fait que, pour l’instant, les gens ne veulent pas s’asseoir avec eux pour discuter. «Le but de cette rencontre est d’être ouvert et transparent. On veut qu’elle soit constructive, logique et pausée comme présentation», déclare-t-il.
À la CLAC, on dit avoir annulé la rencontre à la demande du maire de Sainte-Lucie-des-Laurentides, Ghislain Schoeb. Selon le porte-parole, Sébastien Dhavernas, cette présentation arrive à un moment crucial dans la bataille de ce projet puisqu’«au niveau du gouvernement, des négociations sont en cours», affirme-t-il.