Wentworth-Nord : La « taxe tranquillité » est là pour rester

Par Luc Robert

L’abolition d’un règlement de taxe plus élevée, pour les détenteurs de terrains vagues à Wentworth-Nord, a été rejetée par quatre voix contre deux pour l’année d’imposition 2022, lors de la séance du conseil municipal du 17 septembre dernier.

La mesure a donné lieu à des échanges musclés entre les édiles. Messieurs Eric Johnston (présentateur de la résolution) et Yvon Paradis ont voté en faveur de l’abolition de la mesure.

« Lors de la création de la taxe (2019-562), elle visait à lutter contre la spéculation foncière. Or, des gens sont propriétaires de terrains depuis longtemps et sont des investisseurs. Cette taxe n’est pas équitable pour les propriétaires non-spéculateurs. Je pense que le règlement a été introduit davantage pour équilibrer le budget et éviter toute hausse générale du taux d’imposition. La taxe pour les terrains vacants rapporte environ 120 000 $ par année. Le maire a annoncé publiquement des surplus budgétaires. Je propose ainsi que le règlement soit aboli pour l’année d’imposition 2022 et que tout manque à gagner éventuel provienne de la taxe générale d’imposition », avait détaillé le conseiller Johnston, dont la motion fut éventuellement battue.

Après la description de la résolution, le maire François Ghali y est allé de ce commentaire.

« M. Johnston, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Les «attendus que» sont désagréables. J’espère que le nouveau conseil ne tiendra pas compte de cette résolution, si elle était adoptée. Cette taxe a un rôle de distribution de la richesse à jouer », a évoqué le 1er citoyen.

Avant le vote, le conseiller Johnston est revenu à la charge. « N’essayez donc pas de maquiller cette taxe. Ce n’est pas une mesure anti-spéculation, mais une taxe tranquillité. Il y a 1927 comptes pour terrains vagues à Wentworth-Nord. Je ne pense pas qu’on a ce nombre de spéculateurs ici », a-t-il estimé.

Votant contre la résolution, donc pour conserver la taxe tranquillité en place, le conseiller David Zgodzinski s’est dit prêt à payer une somme nécessaire.

« Cette taxe a pour but de forcer les développeurs à bouger et à construire. Je vois plus cette mesure comme une façon de ne pas avoir de voisins, pour avoir la paix. Étant moi-même propriétaire de terrain vacant, ça ne me dérange pas de défrayer plus. Si quelqu’un pouvait me prouver qu’on peut compenser les cent quelque milliers de dollars récoltés annuellement par cette taxe, j’aurais pu considérer voter en faveur de son abolition. Mais rien n’est proposé pour palier à cette perte de fonds et j’ai préféré maintenir la taxe », a-t-il fait valoir en entrevue.

Quant à elle, la candidate à la mairie Danielle Desjardins croit que cette mesure nuit aux citoyens ordinaires.

« Il s’agit d’une taxe qui pénalise les propriétaires de terrains non-construits, mais qui devrait plutôt inciter les promoteurs à l’action. Cette mesure est comme une tête chercheuse, qui ne regarde pas à la bonne place. Ça ne devrait pas s’attaquer à monsieur ou madame Tout-le-Monde. Ce ne sont pas tous les gens qui veulent fusionner et bâtir sur leurs terrains voisins. »

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