Boulange et Boustifaille

Par Martine Laval

Ou comment se mettre dans le pétrin

Albert Elbilia est un curieux invétéré, un expérimentateur inépuisable, un autodidacte débrouillard et un explorateur culinaire original, créatif et gourmand. Alors que sa fille Delphine lui demande un jour de lui faire un pain rose, il en fait la confection dans la machine à pain et se voit si déçu du résultat rose et mou qui en ressort, qu’il se met en quête de pousser l’expérience plus loin, afin de produire un pain digne de ce nom.

«Un pain doit être bien gonflé, doté d’une croûte joliment scarifiée et d’une mie bien alvéolée, affirmera le désormais fou de la boulange qui passera par quatre chemins pour se réaliser. Et puis un pain doit faire des miettes quand on le déchire de ses mains!»

C’est alors qu’Albert transforme la cuisine familiale en laboratoire, afin de maîtriser l’art millénaire de faire son propre pain. Il passera plusieurs nuits auprès de véritables «farinoman» auprès desquels il apprendra les techniques et échangera créativité et plaisir.  

Photographe professionnel hors pair et directeur artistique, on lui doit la beauté de bien des images prises au cours de ses voyages autour du monde, et celles des livres Marché Jean-Talon, Le Cuisinier Rebelle, Les Touilleurs et Pachamma. D’ailleurs à peine sorti, Boulange et Boustifaille, 75 recettes pour faire la fête autour du pain remporte déjà les honneurs du Gourmand World CookBook Awards 2014 dans la catégorie Best Bread Cookbook. Papier mât, photos magnifiques et petites touches ludiques à la Elbilia à travers les textes, le livre se veut accessible à toute personne désirant faire son pain-maison sans se «mettre dans le pétrin». Au fil des pages, grâce à la complicité et la créativité de ses mentors et complices, on découvrira également des recettes savoureuses pour accompagner le pain dignement.  

«Faire son pain, c’est l’art de fabriquer sa pâte et le plaisir de casser la croûte» affirme Albert Elbilia. On découvrira qu’une même pâte peut se décliner en trois ou quatre sortes de pains, et que le pain pita, le pumpernickel, la fougasse, labaguette, la brioche, le muffin anglais, le multigrain, le kamut-épeautre, le pain de seigle, le pain naan, la miche campagnarde, le chausson et tutti quanti, se réalisent de multiples façons savoureusement créatives, sur le comptoir de votre propre cuisine, un de ces beaux dimanche matin… et pas nécessairement dès l’aube!

Albert Elbilia devenu véritable «farinoman» a fait ses devoirs. Il a multiplié les essais-erreurs, pétri, fariné, «grigné, pointé, frasé» et enfourné sans jamais se décourager, tant sa passion inspirée et nourrie se décuplait. À vous de mettre la main à la pâte maintenant et de découvrir à travers tous ces termes encore inconnus, le plaisir de produire votre propre pain. Le boulanger nouveau genre a tout mis en branle pour que cette passion du pain bien acquise au Québec depuis quelques années, se partage et entre dans les cuisines familiales.  

«Mettez la main à la pâte, ou la pâte au pétrin, peu importe… mais allez-y!» vous encourage le fou de la boulange. Bonne fournée!

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