25 ans à faire rayonner la région au cinéma
Il y a 25 ans, une production américaine de Jake Eberts s’installait dans la vallée d’Harrigton, au nord-ouest de Lachute. Le producteur avait confié à un journaliste de La Presse comment il avait aimé l’authenticité de la région des Laurentides. « C’est comme si le temps s’était arrêté », avait-il dit, nous raconte le cofondateur de Film Laurentides, Marc Carrière.
C’est en lisant cet article que M. Carrière, directeur général de la MRC d’Argenteuil, et Dany Brassard, directeur du Service de développement économique pour la même MRC, ont eu l’idée de créer un organisme pour promouvoir les Laurentides dans l’industrie du cinéma.
Faire sa place à l’international
« Comme directeur général de la MRC, je me demandais si, dans un point de vue de développement local, on pouvait valoriser davantage notre région et mettre en valeur nos paysages », explique M. Carrière, en entrevue avec le Journal. Avec l’aide et l’appui d’André Lafond, qui était à ce moment commissaire au Bureau de cinéma et de télévision de Montréal, Marc Carrière et Dany Brassard ont lancé leur organisme : le Bureau du cinéma et de la télévision d’Argenteuil.
« On a organisé une tournée de familiarisation du territoire d’Argenteuil avec des régisseurs de l’extérieur pour faire découvrir des lieux. Les retombées ont été instantanées ! On a eu quatre tournages en quatre mois », se rappelle M. Carrière. Il a siégé pendant une quinzaine d’années sur le conseil d’administration de l’organisme.
Puis, les cofondateurs ont assisté à une exposition de lieux de tournage, à Santa Monica, et au marché du film à Cannes. C’était le début d’une « belle aventure qui a connu beaucoup de succès », souligne le cofondateur.
Au départ, l’organisme était seulement pour le territoire d’Argenteuil. Mais de plus en plus de demandes des autres MRC des Laurentides se sont fait entendre. C’est au début des années 2000 que le Bureau du cinéma et de la télévision d’Argenteuil devient un organisme à but non-lucratif qui couvre le territoire des Laurentides en entier.
Au même moment, Marie-Josée Pilon, encore aujourd’hui directrice générale de l’organisme, entre dans l’aventure. « On a réalisé qu’il valait peut-être mieux avoir tout le territoire des Laurentides pour que ce soit complémentaire. On n’a pas tout dans la MRC d’Argenteuil. Il y a d’autres choses qu’on peut trouver à Oka ou à Blainville », souligne-t-elle.
Une première
Film Laurentides a été un pionnier dans le développement de l’industrie du cinéma en région. À l’exception de Montréal, il n’existait pas de Bureau du cinéma dans les autres régions du Québec. « On a été des précurseurs et on en est très fiers », constate M. Carrière.
Leur mission passe entre autres par la photothèque virtuelle, dans laquelle on retrouve plus de 100 000 photos de lieux pour tourner dans les Laurentides. Derrière cette banque, il y a un grand travail de repérage qui est fait par la directrice générale et Élisabeth Dumouchel, chargée de projet. « On fait beaucoup de route ! », souligne Mme Pilon. L’organisme accompagne les productions notamment dans le choix des lieux pour tourner ou pour faire le lien avec les municipalités ou les propriétaires.
La particularité de la région, c’est sa diversité, ajoute la directrice. On y trouve autant des petits centres-villes isolés que des banlieues, des forêts, des plaines ou des lacs.
Retombées
Au départ, les motivations étaient surtout économiques. « Ce qu’on souhaitait, c’était une diversification de notre économie locale. On ne voulait pas que notre économie ne repose que sur un secteur d’activité, puis on voyait les retombées économiques en milieu rural », souligne M. Carrière.
Mais au-delà des retombées économiques quantifiables, il y a un sentiment de fierté et d’appartenance à la région qui s’est développé avec le temps, estime M. Carrière. Des scènes tournées dans une communauté ont rayonné à l’international. « Plusieurs personnes sont même venues s’installer dans les Laurentides », ajoute-t-il.
« Les retombées sont triples : économiques, culturelles et touristiques », souligne Mme Pilon. Que ce soit pour l’hébergement, l’alimentation, les décors, la location de véhicule ou la signalisation, un tournage touche à plusieurs secteurs d’une même municipalité.
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Film Laurentides en chiffres
- Depuis la création de l’organisme, la région a accueilli plus de 655 équipes de production.
- L’année dernière, 55 productions sont venues tourner dans la région.
- Seulement en 2021, on estime à 3 millions de dollars les retombées directes.
- Le conseil d’administration est composé de 9 membres. Paul Calce est actuellement le président.
- Film Laurentides dessert 76 municipalités offrant une variété de paysages répartis dans 7 MRC.
- En 1997, le Bureau du cinéma et de la télévision d’Argenteuil est créé.
- En 2000, le Bureau du cinéma et de la télévision devient celui des Laurentides.