Angoissé ou fébrile avant le temps des Fêtes ?
Par Journal AccèsSuzanne St-Michel, collaboration spéciale – Dépendant de notre vécu familial, chacun d’entre nous ressentons des émotions bien différentes à l’arrivée du temps des Fêtes. Avec ce qui vient de sortir dans les journaux, le sujet des abus apportera son lot de discussions et de révélations inattendues. Chaque évènement influencera nos anticipations pour ces moments de retrouvailles qui s’annoncent selon un horaire généralement trop chargé.
De plus en plus, des québécois quittent pour le Sud pour éviter de dire non aux invitations familiales. D’autres sont automatiquement malades… prétextant une grippe, la gastro, un muscle foulé, un os cassé ou qu’un des enfants est mal en point et même contagieux. L’angoisse produit des effets secondaires bien surprenants!
Toute petite, je vivais à la fois l’angoisse et le bonheur de voir toutes ces lumières dans l’arbre de Noël. Pendant les réceptions, je me demandais pourquoi les gens faisaient semblant d’être contents de se voir. Dès 18 ans, j’ai choisi de limiter les dégâts en commençant à dire non aux rencontres qui nuisaient à mon bonheur – deux semaines de vacances gâchées par une pression inutile et désagréable. À chaque début de décembre, j’avais une boule dans l’estomac, des maux de cœur, la voix étranglée et je compensais en prenant plus de boisson qu’à l’habitude. Pour moi, cet inconfort était devenu insupportable. Ces signaux confirmaient que ce temps de l’année était mon préféré et que plus personne n’allait le gâcher, quitte à le vivre dans la solitude. La phrase « Je suis obligée d’y aller » ne fait tout simplement plus partie de mon vocabulaire.
Pendant ce temps, d’autres planifient avec plaisir décoration, repas spéciaux et petites attentions pour ceux qu’ils apprécient. Avec les années, j’ai trouvé MA recette pour que mon gâteau des anges monte jusqu’au firmament. Dès fin novembre, j’envoie des cartes de Noël dans lesquelles je donne les dernières nouvelles à mes amies en Europe, aux États-Unis, en Afrique et ensuite pour le Canada. Chaque carte est choisie en fonction de leur personnalité; il en va de même pour le commerçant que j’ai apprécié.
Ensuite, je profite des spéciaux pour compléter raisonnablement mes décorations – c’est mon plaisir! En faisant un grand ménage au grenier, j’ai retrouvé des décorations que mon père m’avait fabriquées quand j’avais 10 ans – c’est sûr que je vais m’en servir cette année.
Préparer ces beaux moments sans penser à des repas festifs serait comme un Noël sans trois pieds de neige – je suis la seule de ma gang à souhaiter dix mois d’hiver par année! Finalement, j’ai quelques morceaux de linge pour souligner ces moments de festivité.
Remarquez que je n’ai pas parlé de cadeaux, ça fait 15 ans que je n’en achète plus, je préfère téléphoner ou recevoir pour dire aux gens que je les aime.
Pour plusieurs, les repas communautaires de Noël offerts par les organismes représentent la seule et unique sortie du temps des Fêtes. On ne le répétera jamais assez, la solitude est encore plus difficile à vivre pendant cette période. Appelez une connaissance pour l’inviter à dîner, il n’y a rien de mieux que de partager pour connaître un petit bonheur.
En fin de compte, c’est à nous de choisir comment on veut vivre le temps des Fêtes; dites non pour une fois, la culpabilité sera de courte durée. La fébrilité est saine pour le corps et pour l’esprit, elle s’accompagne naturellement d’un sourire. En décembre, je vous suggère de regarder le film « Le Grincheux » et vous en serez convaincu.
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